L'utilisation de cavités supraconductrices a permis d'améliorer les performances des accélérateurs de particules. On retrouve cette technologie en recherche fondamentale et appliquée, mais aussi dans le domaine médical et industriel : grands accélérateurs pour la physique nucléaire et des particules, sources de lumière synchrotron ou lasers à électrons libres, sources de protons et de neutrons. Des applications sociétales importantes (par exemple l'hadronthérapie, la transmutation des déchets nucléaires...) sont en cours de développement.
Un accélérateur est principalement constitué :
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d'un injecteur. Il s'agit d'une source de particules chargées (électrons protons, ions) et mise en forme du faisceau ;
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d'éléments capables de produire un champ magnétique pour dévier et/ou focaliser la trajectoire des particules ;
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d'éléments capables de générer un champ électrique pour accélérer les particules.
La supraconductivité est de plus en plus utilisée aussi bien pour la fabrication des électroaimants utilisés pour dévier les faisceaux [D 590] que pour la fabrication des cavités radiofréquences (RF) qui génèrent les champs électriques nécessaires à l'accélération des particules. En effet, l'usage de matériaux supraconducteurs permet de diminuer considérablement les dissipations thermiques dues à l'effet Joule. Dans de nombreuses applications, le gain en rendement et/ou sur la taille de la machine l'emporte considérablement sur les investissements supplémentaires liés à la fabrication d'installations cryogéniques. Contrairement aux cavités en cuivre, les cavités supraconductrices peuvent fonctionner en champ radiofréquence continu et avec des champs accélérateurs élevés.
La conception d'un accélérateur dépend des applications souhaitées ; il y a deux grandes catégories d'accélérateurs. Dans les machines circulaires, le faisceau repasse plusieurs fois dans les éléments accélérateurs. Dans ce cas les points critiques sont essentiellement les champs magnétiques intenses nécessaires pour dévier le faisceau et les dissipations dans les parois des cavités radiofréquences. Au contraire, dans les accélérateurs linéaires, où le faisceau ne passe qu'une fois, le point critique est le champ accélérateur qui doit être maximum.
Nous nous focaliserons ici sur les cavités radiofréquences et sur l'apport des matériaux supraconducteurs dans cette technologie.