L'utilisation de centrales nucléaires pour produire la majorité de l'électricité consommée en métropole française constitue un atout environnemental majeur envers la limitation de production de gaz à effet de serre, à l'origine du réchauffement climatique. C'est donc à plus forte raison que cette production d'électricité doit également se faire en respectant autant que faire se peut les autres aspects environnementaux, en complément des impératifs de sûreté et des enjeux économiques. La gestion des ressources en eau constitue l'une des problématiques environnementales essentielles, primo par la limitation des quantités d'eau douce disponibles, secundo par le réchauffement des rivières associé au réchauffement climatique et tertio par l'ensemble des rejets effectués dans l'eau.
Il est donc important que l'exploitation des centrales nucléaires gère au mieux cette ressource rare sous les trois aspects : quantité d'eau disponible, rejets thermiques, rejets chimiques et radiochimiques. La majeure partie des besoins en eau est requise pour refroidir le condenseur tandis qu'une faible quantité d'eau est nécessaire pour produire de l'eau déminéralisée en appoint aux divers circuits des centrales nucléaires. Ces besoins ne différencient pas une centrale nucléaire d'une centrale thermique classique où le combustible est du charbon ou du pétrole qui ne constituent donc pas une alternative à la limitation des ressources en eau.
La solution pour les deux premiers aspects (quantité d'eau et rejets thermiques) consiste à placer le maximum de centrales nucléaires (5 sur 19 au 1er janvier 2008) en bord de mer ou d'estuaire, mais il est impératif de répartir les points de production sur le territoire de façon compatible avec les lieux de consommation. Pour les 14 centrales refroidies à l'eau de rivière, le réchauffement de l'eau est limité par l'utilisation de tours de refroidissement sur 11 d'entre elles. Cette technologie présente par contre plusieurs difficultés décrites dans ce dossier que sont les traitements chimiques ou autres pour lutter contre l'entartrage (précipitation des sels de calcium sous l'effet de la concentration et la température) et contre la prolifération des micro-organismes pathogènes. La réglementation en la matière est de plus en plus draconienne pour respecter le principe de précaution sur l'impact microbiologique et sanitaire potentiel. Cela complique considérablement les traitements chimiques et les rejets dans la rivière qui en découlent. La gestion industrielle de l'eau est par ailleurs d'autant plus ardue qu'elle se superpose aux autres limitations de rejets liquides chimiques et radioactifs liés à l'exploitation de ces centrales nucléaires.