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NOTE DE L'ÉDITEUR
cet article est la version actualisée de l’article intitulé « Modélisation des transferts atmosphériques de polluants » rédigé par Franck
JOURDAIN et paru en 2007.
RÉSUMÉ
Les rejets atmosphériques de polluants peuvent avoir un impact sur la qualité de l’air que nous respirons. Les études d’évaluation du risque se basent sur la modélisation de la dispersion atmosphérique des rejets d’effluents afin d’estimer l’exposition des populations et des écosystèmes. Après un bref rappel du contexte réglementaire, cet article présente les objectifs et les principes de la modélisation de la dispersion atmosphérique. Sont ainsi abordés les principaux mécanismes de transferts atmosphériques de polluants. Les outils de modélisation des transferts atmosphériques sont passés en revue : modèles diagnostiques et modèles mécanistes.
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Émilie COHENNY : Ingénieure-chercheure pour l’évaluation des risques sanitaires et environnementaux, experte pour la direction des énergies dans le domaine de la protection de l’environnement, les calculs d’impact et la modélisation des transferts dans l’environnement - Laboratoire de modélisation des transferts dans l’environnement, Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, Centre de Cadarache, Saint-Paul-lez-Durance, France
INTRODUCTION
La qualité de l’air que l’on respire chaque jour est essentielle à une bonne hygiène de vie. Cette notion de qualité de l’air ainsi que le phénomène de pollution atmosphérique associé sont étudiés depuis très longtemps. Hippocrate, aux IVe et Ve siècles avant J.-C., soulignait déjà dans son traité sur « des Airs, des Eaux et des Lieux » que celui qui veut approfondir la médecine doit examiner « quels sont les vents chauds et froids, surtout ceux qui sont communs à tous les pays, ensuite ceux qui sont propres à chaque localité ». Hippocrate s’est ainsi attaché à montrer que les maladies, n’ayant en apparence aucune ressemblance entre elles, avaient un seul et même vecteur : l’air que nous respirons.
Aujourd’hui, dans le cadre de toute activité, industrielle, agricole, naturelle ou autre, émettrice de polluants atmosphériques, il est nécessaire d’évaluer le devenir de ces polluants et leur impact sur la santé humaine et les écosystèmes exposés. Ces études sont généralement réalisées dans le cadre d’étude de risques pour des expositions planifiées ou chroniques, et d’études de dangers ou de sûreté pour des situations accidentelles. La réalisation de ce type d’études est une obligation réglementaire qui entre dans le cadre des autorisations soumises aux autorités compétentes notamment pour le bon fonctionnement des installations industrielles de type ICPE (installation classée pour la protection de l’environnement) ou INB (installation nucléaire de base).
Les études de risques et de dangers se basent sur la modélisation de la dispersion atmosphérique des rejets d’effluents, soit émis par des exutoires dédiés (par exemple cheminées d'usine), soit émis de manière non contrôlée en cas d’accident. L’objectif est d’estimer l’exposition des populations et des écosystèmes aux polluants rejetés, par voie externe (exposition au panache et aux dépôts surfaciques) ou interne (exposition par inhalation ou ingestion).
Les situations normales et accidentelles sont bien différenciées car répondant à des objectifs différents. En effet, en situation normale il convient de démontrer l’absence de risque d’une exposition aux rejets de routine de l’installation. À tout rejet est associé un programme de surveillance à l’émissaire (contrôle du rejet) et de la qualité de l’air et des médias exposés (sol, végétaux, produits fermiers, etc.), afin de s’assurer de l’absence d’impact sur les populations et les écosystèmes au voisinage de l’installation. En situation accidentelle, il convient de démontrer le bon dimensionnement des installations et des moyens de prévention pour éviter tout risque inacceptable, suite à un évènement d’origine interne comme un incendie ou externe comme un événement climatique extrême.
L’étude de la dispersion des polluants peut également être menée dans le cadre d’études spécifiques telles que le dimensionnement d’un émissaire de rejet, l’étude de l’effet du bâti ou du relief sur un site complexe ou encore la pollution diffuse en milieu urbain.
Les outils de modélisation sont utilisés à des fins prédictives là où les mesures de la qualité de l’air sont déployées dans le cadre d’une surveillance de routine ou pour des campagnes ponctuelles. Les deux techniques sont complémentaires et se répondent, permettant de s’assurer de l’absence de risque dans le temps.
Après un rapide rappel du contexte réglementaire, les principaux mécanismes de la dispersion atmosphérique sont présentés et les différents types d’outils de modélisation sont abordés, illustrés par des exemples d’études opérationnelles.
Domaine : environnement
Degré de diffusion de la technologie : maturité
Technologies impliquées : modélisation numérique, acquisition de données
Domaines d’application : risques sanitaires et environnementaux, radioécologie, sûreté nucléaire, études de dangers
Principaux acteurs français
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Pôles de compétitivité : INERIS, CEA, EDF, ORANO
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Centres de compétence : INERIS, ASNR (ex. ASN et IRSN), METEOFRANCE
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Industriels : NUMTECH, ARIA Technologie
Autres acteurs dans le monde : US-EPA, AIEA, Cambridge Environmental Research Consultants Ltd
VERSIONS
- Version archivée 1 de janv. 2007 par Franck JOURDAIN
DOI (Digital Object Identifier)
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4. Conclusion et perspectives
La modélisation est aujourd’hui couramment utilisée pour l’évaluation de l’impact sur l’environnement des rejets atmosphériques d’installations industrielles, d’épisodes de pollution atmosphérique ou pour la conception de réseaux de surveillance de l’air ou le dimensionnement d’émissaires de rejet. Elle s’avère même indispensable pour l’évaluation a priori des conséquences d’un rejet atmosphérique accidentel hypothétique de polluant.
La revue des codes de transfert atmosphérique commerciaux ou développés à des fins de recherche met en relief l’existence d’une multitude de codes qu’il convient d’utiliser à bon escient.
Il apparaît qu’il n’existe pas d’outil idéal permettant de traiter tous les types de rejet. On s’oriente donc aujourd’hui vers une combinaison des différents types de simulation (modélisation lagrangienne à bouffées gaussiennes, par exemple, ou plate-forme d’outils variés) selon l’objectif et les moyens disponibles.
Le choix de l’outil dépendra de l’objectif de l’étude, selon que le besoin est de réaliser un calcul réaliste (comparaison modèle/mesures par exemple) ou prédictif (dimensionnement d’une autorisation de rejet par exemple). Il conviendra de différencier l’étude de cas particuliers des cas représentatifs d’un site d’étude. Le choix du modèle est également orienté par le domaine spatial étudié (champ proche, local, régional). Généralement, les outils diagnostiques sont utilisés en priorité. Si les limites de ceux-ci ne permettent pas de répondre au besoin, on s’orientera alors vers les modèles mécanistes.
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - BRIGGS (G.A.) - Plume Rise. - Air Resources Atmospheric Turbulence and Diffusion Laboratory – ORNL (1969).
-
(2) - BOUSTANI (R.), PELTIER (S.) - Inventaire et domaine d’application des modélisations de dispersion des polluants atmosphériques. - Rapport d’étude, école des mines de Douai (1990).
-
(3) - CRABOL (B.) - La dispersion des polluants dans l’atmosphère. - Clefs CEA n° 49, p. 1-13 (1999).
-
(4) - DOURY (A.) - Operational calculation aids for atmospheric dispersion. - The Science of the Total Environment, 25 (1982).
-
(5) - PASQUILL (F.) - The estimation of the dispersion of winborne material. - Met. Mag., vol. 90, p. 33 (1961).
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(6) - TURNER (D.B.) - Workbook of Atmospheric Dispersion Estimates - .
- ...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
(liste non exhaustive)
Loi n° 61-842 du 2 août 1961 relative à la lutte contre les pollutions atmosphériques et les odeurs et portant modification de la loi du 19 décembre 1917.
Loi n° 96-1236 du 30 décembre 1996 sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie.
Directive 96/62 CE du Conseil du 27 septembre 1996 concernant l’évaluation et la gestion de la qualité de l’air ambiant.
Arrêté du 7 février 2012 fixant les règles générales relatives aux installations nucléaires de base.
Code de l’environnement dont Livre I « Dispositions communes », Livre II « Milieux physiques » et Livre V « Prévention des pollutions, des risques et des nuisances ».
HAUT DE PAGE2.1 Constructeurs – Fournisseurs – Distributeurs (liste non exhaustive)
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