L’innovation est présentée par les pouvoirs publics comme le moyen le plus efficace pour assurer le développement économique et social des Nations. Renforcer la capacité d’innovation des entreprises est au cœur des politiques publiques.
Encore trop d’entreprises ne souhaitent pas innover. Certaines d’entre elles, en particulier les PME qui disposent de moyens limités, peuvent penser que prévoir le futur est trop aléatoire, et qu’il suffit de se contenter d’être prêtes à saisir les opportunités quand elles se présentent. D’autres entreprises, en position dominante sur leurs marchés, peuvent estimer qu’elles contrôlent suffisamment leur environnement.
Mais, le contexte a changé. La saturation des marchés traditionnels avec des clients de plus en plus avertis et exigeants, l’ouverture des frontières avec l’arrivée de nouveaux concurrents et aussi de nouveaux clients, l’accélération du changement technique ont modifié profondément le contexte de la compétition économique. Travaillant aujourd’hui sur des marchés en perpétuelle évolution et difficilement prédictibles, l’entreprise doit renforcer sa capacité d’anticipation de futurs possibles et être prête à agir.
Par ailleurs, de nombreux secteurs d’activité doivent relever le défi de l’entrée dans l’industrie du futur (Usine 4.0) et de la convergence avec le monde du numérique. Il est aujourd’hui question :
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de virtualisation des lignes de production et des flux de matières ;
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d’intégration des systèmes d’information tout au long de la supply chain ;
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d’outils de cyber-sécurité ;
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de déploiement de la maintenance prédictive ;
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d’efficacité énergétique ;
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de digitalisation de la gestion de la relation client.
L’entreprise de demain sera faite d’objets connectés, de smart data, de réalité augmentée, de capteurs et de robots. L’Internet devient la plateforme universelle pour concevoir et diffuser des applications informatiques.
Innover est donc devenu une nécessité, que ce soit pour :
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se développer sur des marchés existants ;
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se diversifier sur de nouveaux marchés et territoires ;
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accroître la flexibilité organisationnelle ;
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ou encore réduire les coûts de revient dans une logique d’efficience.
Citons le cas de l’entreprise Michelin, créée au XIXe siècle et leader dans le secteur des pneumatiques, qui a, pour devenir un acteur mondial de la mobilité, lancé un plan de transformation s’articulant autour de trois axes :
L’ingénieur, quelle que soit sa fonction (ingénieur d’étude ou R & D, ingénieur de production, ingénieur technico-commercial, etc.), et son degré de spécialité (généraliste ou expert), ne peut donc ignorer les enjeux et les conséquences des décisions stratégiques de son entreprise en matière d’innovation parce que :
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d’abord ses activités sont modelées par ces décisions ;
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ensuite il est de plus en plus impliqué dans des projets d’innovation ;
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enfin les savoirs qu’il possède ou crée chaque jour peuvent nourrir le processus de réflexion stratégique.
Innover est un choix de stratégie. Nous avons donc choisi de rappeler, dans la première partie de l’article, des notions en matière de stratégie d’entreprise.
Dans la deuxième partie de l’article, nous montrons comment effectuer un diagnostic stratégique, formuler des choix stratégiques et les mettre en œuvre.
La troisième partie porte sur le rôle joué par les projets d’innovation pour incarner les choix stratégiques. Nous insistons sur deux points difficiles :
Nous présentons les stratégies fondées sur l’innovation qui consistent à lancer des projets d’innovation en flux.
Dans la quatrième partie, il est question de management des projets d’innovation dans une perspective stratégique :
L’article a été élaboré pour un lectorat ayant une formation scientifique. Mais il peut être consulté par des personnes de tout profil.
Le lecteur trouvera en fin d’article un glossaire des termes et expressions importants de l’article, ainsi qu’un tableau des sigles.