Dans les économies développées, au sein desquelles la croissance est faible, encourager l’innovation est devenu une priorité. De nouveaux produits ou de nouveaux services, fondés sur le développement de nouvelles technologies ou sur la mise en œuvre de nouveaux modèles économiques répondant à des besoins non satisfaits ou non avérés, sont susceptibles de générer le regain d’activité économique attendu. Des entreprises comme Apple, Cisco, Google ou Amazon aux États-Unis, Nicox, Soitec Parrot ou encore Criteo ou Cellectis en France – dont certaines n’existaient pas dans les années 1990 – illustrent cette nouvelle dynamique fondée sur l’entrepreneuriat et l’innovation. Toutes ces entreprises emblématiques occupent une position dominante sur leurs marchés respectifs, mais elles ont également en commun d’avoir bénéficié d’un financement de type capital-risque. Stimuler l’innovation ne saurait s’avérer suffisant sans qu’un écosystème adéquat contribue au financement de celle-ci. Le rôle clé joué par le capital-risque dans l’émergence de nouvelles industries innovantes est à ce titre unanimement reconnu. Les pouvoirs publics des pays développés et de certains pays émergents tentent donc de favoriser ce mode de financement particulièrement adapté à l’innovation. Né aux États-Unis après la deuxième guerre mondiale, le capital-risque s’est progressivement implanté dans un nombre croissant de pays : Europe, Israël, Taïwan puis Chine et Amérique latine. En dehors des États-Unis, le capital-risque reste cependant une industrie encore jeune.
Technique de financement très spécifique, le capital-risque reste assez méconnu dans ses principes de base, y compris de la part des entrepreneurs qui cherchent, quelquefois en vain, l’appui d’un capital-risqueur pour accompagner le développement de leur société. Toute jeune entreprise innovante ne réunit pas nécessairement les caractéristiques requises pour être éligible à ce type de financement.
Souvent considéré comme faisant partie intégrante du capital investissement, le capital-risque moderne occupe une place à part, tant par la nature très risquée de cette activité de financement que par les techniques très spécifiques qu’il met en œuvre pour maîtriser le caractère incertain du processus de développement de toute jeune entreprise innovante. Les capitaux-risqueurs sont de véritables spécialistes de la création de nouvelles activités grâce à leur méthode d’investissement disciplinée, au développement de compétences hautement spécialisées, à l’alignement d’intérêts recherché entre investisseurs et entrepreneurs. Ils apportent également des conseils et un réseau de clients et de partenaires potentiels à la start-up financée. Confrontés aux problématiques de l’open innovation, les grands groupes pratiquent également le capital risque d’entreprise (Corporate Venture Capital) avec des objectifs plus ou moins clairement établis.
L’objectif de cet article est de donner une vision globale de l’industrie du capital-risque, de ses acteurs et de leur mode de fonctionnement ainsi que des différentes formes et applications du capital risque.