L’utilisation du végétal dans la construction connaît un développement important ces dernières années. Effet de mode réservé à certains convaincus, la construction paille et les bétons de chanvre ont initié, il y a près de 20 ans, en France, un retour à l’utilisation de ressources de proximité pour la construction. La filière construction doit intégrer les productions agricoles, comme des matières premières alternatives, et devrait s’assurer de leur compatibilité avec les techniques connues de mise en œuvre. Ne faudrait-il pas, plutôt, adapter l’ensemble du processus de construction ? Intégrer le végétal comme un vecteur indispensable à la conduite du changement qui s’avère être un vrai frein, au développement de l’innovation dans cette filière ?
Peut-on parler d’innovation technologique, lorsque l’on parle de constructions bio-sourcés ? L’histoire nous rappelle que le végétal a toujours été une des matières les plus utilisées dans la construction, avant les premières révolutions industrielles, il y a près de 150 ans. C’est pourtant bien par le développement d’une industrie biosourcée que le végétal pourra trouver durablement sa place dans la filière construction. Même s’ils bénéficient d’une cote de popularité importante, les prix des produits déjà sur le marché sont souvent prohibitifs, et ne leurs permettent pas de connaître un succès commercial conforme aux attentes sociétales.
Cet article tente de faire le point sur une filière prometteuse, mais également confrontée à ses propres contradictions, fondées ou non. Si elle veut être actrice de la troisième révolution industrielle chère à Jérémy RIFKIN, alors elle doit poursuivre son développement, sans oublier les objectifs actuels de la construction et de la rénovation : fournir des bâtiments performants, durables et abordables au regard de leurs usages.