Le charbon actif est utilisé, de manière intensive, comme adsorbant universel pour le traitement des fumées, l'élimination des composés organiques volatils (COV) ou des molécules odorantes présents dans les émissions gazeuses industrielles . Les installations d'adsorption sur charbon actif représentent, en France en 2010, environ 30 à 35 % du parc des installations de traitement des rejets gazeux chargés en COV. Généralement, les installations sont sous la forme de lits fixes garnis de grains de charbon actif (vierge ou imprégné) au travers desquels passe l'air ou le gaz à dépolluer. Le transfert du contaminant de la phase gazeuse dans la porosité du matériau carboné permet une purification du gaz. Après saturation, le charbon actif est soit mis en centre de stockage de déchets, soit réactivé en usine, soit régénéré in situ par un fluide caloporteur (vapeur d'eau, gaz chaud) ou encore par chauffage intrinsèque du matériau (électrodésorption, par exemple) . Du fait d'une réaction exothermique se produisant lors de la réaction d'adsorption, un échauffement local peut se produire. Cette augmentation de température est fonction de nombreux paramètres tels que la concentration du polluant, le type de charbon actif ou les conditions opératoires (débit, humidité...). Ce phénomène particulier d'exothermicité des réactions d'adsorption est connu depuis longtemps mais se doit d'être mieux compris et mieux appréhendé pour éviter des incidents comme des points chauds, des emballements thermiques ou des inflammations de lits. Le premier accident impliquant la combustion d'un lit de charbon actif a été reporté dans les années 1940. L'inflammation de l'adsorbeur, garni de charbon actif à base de noix de coco, s'est produite durant le traitement d'air chargé de cyclohexane . Une définition des conditions d'utilisation des filtres de charbon actif dans la purification des gaz et spécifiquement de l'air se doit donc d'être proposée.