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RÉSUMÉ
Cet article traite à la fois de la loi sur la vidéosurveillance algorithmique et de son éventuelle pérennisation. L’IA et la vidéoprotection, sous la dénomination VSA ont donné lieu à une loi de 2023, censée assurer la sécurité des JO de 2024, sur huit cas d’usage. En 2025, il est question des titulaires du marché public VSA, des tests, des évaluations, et de la pérennisation éventuelle. Deux points de vue s’opposent : celui des associations de défense des libertés publiques, celui du ministère de l’Intérieur : le choix est éminemment politique.
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Claudine Guerrier : Professeure émérite à IMTBS
INTRODUCTION
La vidéosurveillance algorithmique (VSA) s’inscrit dans le cadre du droit de la vidéoprotection et du droit de l’intelligence artificielle. La vidéosurveillance s’est développée dès 1975 au Royaume-Uni, actuellement l’un des pays les plus vidéosurveillés au monde avec la Chine . Elle n’apparaît en France que dans la loi n° 95-73 du 21 janvier 1995.
La loi n° 2011-267 du 14 mars 2011, dite Loppsi 2, substitue au terme vidéosurveillance celui de vidéoprotection. Il s’agit dans les deux cas d’installer, dans des lieux publics ou privés, des caméras à des fins de télésurveillance. L’objectif est donc sécuritaire, mais il obéit au droit de la vie privée, et à celui de la protection des données à caractère personnel.
La VSA associe la vidéoprotection et l’intelligence artificielle (IA). Cette dernière se définit comme un processus visant à reproduire l’intelligence humaine au travers d’algorithmes et de modèles d’apprentissage automatique, conférant ainsi à l’ordinateur la capacité d’agir de manière similaire à un être humain. La VSA permet d’analyser, en temps réel, les flux vidéos en s’appuyant sur un logiciel qui se connecte au réseau existant des caméras, en utilisant la détection via l’IA.
En Europe, l’intelligence artificielle, qui a donné lieu à de nombreux débats au sein du Parlement européen, aboutit au Règlement 2024/1689 du Parlement et du Conseil européen, en date du 13 juin 2024, paru au journal officiel de l’Union européenne du 12 juillet 2024.
D’autres cadres réglementaires ont émergé à l’échelle internationale, notamment aux États-Unis (décret Joe Biden du 31 octobre 2023), en Chine (Personal Information Protection Law (PIPL) en novembre 2021, Administration chinoise du Cyberespace (CAC) en août 2023), et, au niveau international, la déclaration de Bletchley de novembre 2023, qui s’applique à 29 pays.
Après un examen de la législation française relative à la VSA en France, cet article analyse le contrôle juridique encadrant la VSA, ainsi que les perspectives de pérennisation de cette technologie.
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4. Conclusion
Malgré les réserves exprimées par certaines associations, telles qu’Amnesty International, qui redoutent des intrusions dans la vie privée, et un défaut de proportionnalité lié à l’usage des caméras augmentées, tous les éléments semblent converger vers une pérennisation de la VSA. Cette technologie, qui repose sur la fusion de l’IA et de la vidéoprotection, viendrait ainsi compléter les dispositions du Code de la sécurité intérieure.
Par ailleurs, l’histoire récente tend à démontrer qu’il est peu probable que l’État revienne sur une technologie ayant mobilisé d’importants investissements, en particulier lorsqu’il s’agit de projets à vocation sécuritaire.
Le rapport du 14 janvier 2025 recommande toutefois que le législateur instaure un contrôle parlementaire préalable, et que tout projet de décret soit soumis à l’avis de la CNIL. Cette dernière a récemment démontré, notamment à travers ses mises en demeure concernant le logiciel Briefcam, qu’elle était pleinement en mesure d’assurer le respect des libertés individuelles et collectives, en tant que première autorité administrative indépendante française.
Le comité d’évaluation propose aussi de réaffirmer l’interdiction de la reconnaissance faciale en dehors du cadre judiciaire, et plaide pour une évaluation continue axée sur :
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la protection des libertés publiques et des droits fondamentaux ;
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l’information du public concernant le droit européen et la législation nationale en matière de surveillance.
Les décideurs politiques devraient vraisemblablement s’inscrire dans cette logique, en cherchant à concilier efficacité sécuritaire et respect des principes démocratiques.
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Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - GIANNOULOPOULOS (D.) - La vidéosurveillance au Royaume-Uni, la caméra omniprésente, signe d’une évolution vers une « société de surveillance ». - Archives de politique criminelle, 32, p. 245 - 267 (2010).
-
(2) - VILLANI (C.), SCHOENAUER (M.), BONNET (Y.), BERTHET (C.), CORNUT (A.-C.), LEVIN (F.), RONDEPIERRE (B.) - - Donner un sens à l’intelligence artificielle – Pour une stratégie nationale et européenne. Rapport au Premier Ministre (2018). https://www.vie-publique.fr/files/rapport/pdf/184000159.pdf
-
(3) - * - https://www.laquadrature.net/2024/01/26/vsa-et-jeux-olympiques-coup-denvoi-pour-les-entreprises-de-surveillance/
-
(4) - GORMAND (G.) - L’évaluation des politiques publiques de sécurité : résultats et enseignements de l’étude d’un programme de vidéosurveillance de la Ville de Montpellier. - Thèse de doctorat, Université Grenoble-Alpes (2017).
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(5) - * - https://www.ades-grenoble.org/wordpress/2021/12/17/critiquer-la-videosurveillance-cest-sattaquer-a-une-religion/
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DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
Règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données, et abrogeant la directive 95/46/CE (règlement général sur la protection des données RGPD)
Règlement (UE) 2024/1689 du Parlement européen et du Conseil du 13 juin 2024, paru au Journal officiel de l’Union européenne le 12 juillet 2024
Loi n° 2011-267 du 14 mars 2011 d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (LOPPSI 2)
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