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Cloud : la mariée serait-elle trop belle ?

Posté le par Philippe RICHARD dans Informatique et Numérique

La migration vers le cloud est régulièrement évoquée dans les médias et les colloques. Mais la réalité n’est pas aussi attractive que l’affirment les fournisseurs dans le cloud. De plus en plus d’entreprises commencent à faire machine arrière ou retardent leur projet.

La douche froide ! Présenté comme la solution idéale pour assurer sa transformation numérique et bénéficier de logiciels et d’infrastructures innovants et flexibles, le cloud apparaît de plus en plus complexe à maîtriser.

Résultat, certaines organisations font machine arrière.  Menée par le cabinet IHS Markit auprès de 350 entreprises de plus de 500 personnes dans huit pays (dont la France), une récente étude constate que trois entreprises sur quatre reviennent en arrière sur leur migration vers le cloud.

Pour ce cabinet IHS Markit, il ne s’agit pas d’un rejet du cloud. Simplement, les entreprises constatent que la précipitation est mauvaise conseillère et que le cloud n’est pas la réponse à tous les cas d’usage. Par ailleurs, elles ne veulent plus mettre leurs œufs dans le même panier. En clair, elles expriment leur volonté de passer à une stratégie multicloud en diversifiant les prestataires.

30 % de services cloud inutilisés, mais payés

Expliquant ce désamour, deux raisons arrivent en tête pour 52 % des entreprises interrogées : un problème de performances et des questions de sécurité. Ce résultat confirme d’autres études.

Il y a quelques mois, le rapport intitulé « Top Challenges for CIOs in a Software-Driven, Hybrid, Multi-Cloud World » de Dynatrace mettait en évidence le brouillard dans lequel circulaient les responsables informatiques. Cette enquête mondiale, menée auprès de 800 DSI (Direction des systèmes d’information), indiquait que plus des trois quarts d’entre elles déclaraient ne pas avoir une visibilité complète sur les performances des applications dans les architectures natives du cloud.

Mais il y a surtout une inflation des coûts informatiques. C’est ce que l’on constate à la lecture du rapport de Dynatrace. Il indique que beaucoup d’entreprises sous-estiment le coût réel du cloud. Et la facture n’est pas anodine. Selon Insight, une entreprise française investit en moyenne 31,4 millions d’euros par an dans le cloud. Mais un tiers est dépensé pour des services cloud qui sont inutilisés.

La problématique de la sécurité est récurrente depuis quelques années. Après avoir fait confiance aux fournisseurs dans le cloud et autres hébergeurs, les entreprises commencent à être échaudées par les fuites de données à répétition. Elles découvrent, à leurs dépens, que c’est à elles de renforcer la confidentialité des données et des applications dans le datacenter d’un fournisseur.

Des tarifs qui ne reflètent pas la réalité

Mais le multicloud ne doit pas être présenté non plus comme la panacée. « La multiplication des abonnements, le mix entre cloud public, privé et hybride et le recours de plus en plus fréquent aux applications en mode SaaS (“software as a service”) obligent les entreprises à faire en permanence des choix », déclare Daniel Gonzalez, Directeur des Alliances et des Solutions, Insight.

Or, très souvent, les entreprises ne retiennent que les tarifs affichés par les fournisseurs. Mais ils ne reflètent pas la réalité ! Connaître précisément tous les coûts est l’un des critères les plus importants. Il est pourtant encore trop souvent négligé.

« C’est un casse-tête pour la majorité des organisations ! Elles ont du mal à valoriser et à identifier l’impact économique que les différents environnements peuvent avoir. Si on se cantonne uniquement aux outils mis à disposition par le fournisseur lui-même, ils ne suffisent pas à avoir une idée précise », insiste Daniel Gonzalez.

Ces coûts « cachés » ou supplémentaires concernent la personnalisation des services, les mises à niveau, la maintenance, le conseil… et aussi tous les services « ouverts » par les entreprises mais qu’elles n’utilisent pas souvent ou plus du tout.

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Posté le par Philippe RICHARD


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