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Creux dans l’éolien européen en 2018

Posté le par Joël Spaes dans Énergie

L’installation d’éoliennes en Europe a marqué le pas en 2018 après cinq années de forte progression et une année 2017 particulièrement fructueuse pour la filière, indique le lobby européen du vent, WindEurope dans son dernier rapport annuel publié la semaine dernière.

Le recul est particulièrement net dans l’éolien terrestre, qui atteint son point bas depuis 2008, avec « seulement » 9,0 GW (9 000 MW) installés en 2018 contre 13,9 GW en 2017, notamment à cause d’une chute des implantations de 49% en Allemagne. Le pays phare de l’éolien européen a en effet, malgré cette contre-performance due à des freins réglementaires et des « enchères mal conçues », représenté 29% des nouvelles éoliennes en Europe en 2018. Côté éolien en mer, le retrait est moins net, avec 2,7 GW installés l’an dernier contre 3,2 GW en 2017. Deux pays se distinguent en 2018 dans cette catégorie offshore, puisque la Belgique et le Royaume-Uni ont immergé plus d’éolien en mer que de terrestre, respectivement 309 MW (contre 204 MW) et 1 312 MW (contre 589 MW).

Parallèlement 0,4 GW ont été retirés du service l’an dernier, signale WindEurope.

Ainsi, l’Europe a accueilli, en 2018, 32% de capacité en moins par rapport à 2017 portant le total installé en éolien à 189 GW, dont 170 GW terrestres et 19 GW en mer. L’éolien représente ainsi désormais 18,4% de la capacité installée en Europe. L’association européenne de la filière souligne cependant que l’éolien a représenté la première source d’implantations de capacités en Europe l’an dernier, puisqu’il a compté pour 48% des additions de capacités de production électrique.

Ces 189 GW ont permis à l’éolien de produire 362 TWh (térawatts-heure) et de couvrir 14% de la demande de l’Union européenne en courant en 2018. La demande totale de la seule Union européenne s’établit à 2 645 TWh.

L’Allemagne reste le leader incontesté en Europe, avec 59,3 GW installés, devant l’Espagne (23,5 GW), le Royaume-Uni (21 GW), la France prenant la quatrième position, en passant le cap des 15 GW à fin 2018. En outre, six pays dispose d’une capacité éolienne supérieure à 5 GW : Italie, Suède, Turquie (dans le scope du rapport), Pologne, Danemark et Portugal.

Le Danemark demeure de son côté le pays où la part de l’éolien dans la consommation électrique est la plus élevée, avec 41% des apports, indique le lobby européen de l’éolien. Loin devant l’Irlande (28%), le Portugal (24%), l’Allemagne (21%) et l’Espagne (19%). La progression la plus spectaculaire est enregistrée outre-Manche, la part de l’éolien dans la demande passant en un an de 13,5% à 18%, grâce à une météo particulièrement favorable et à la forte implantation de l’éolien offshore, dont la disponibilité est largement supérieure à celle de l’éolien terrestre.

En revanche, le rebond est d’ores et déjà présent, indique WIndEurope, puisque 2018 a été une année record en termes de prises de décision d’investissement finale (FID, en anglais). Quelque 16,7 GW de projets ont atteint le stade de la FID l’an dernier (contre 11,5 GW en 2017), dont 12,5 GW en terrestre et 4,2 GW en mer. A noter que c’est en Suède que le plus grand nombre de prises de décisions d’investissement est enregistré, avec 3,2 GW dans le pipe. Le Royaume-Uni consolide sa position dans l’éolien offshore, avec 1,9 GW de FID adoptés dans ce secteur en 2018. En termes d’investissements dans la filière (donc incluant les usines de production de machines et les installations dans les ports), l’éolien a vu en revanche un bond de 20% par rapport à 2017, à 26,7 milliards d’euros (mds€). L’offshore éolien compte pour 10,3 mds€ dans ce total investi, le terrestre représentant 16,4 mds€, indique WindEurope.

La taille des machines installée à été en moyenne de 2,7 MW pour le terrestre, mais atteint les 6,8 MW pour l’offshore. C’est en 2018 qu’a été installée la plus grande éolienne, pour l’heure, les deux V164-8,8 MW de MHI Vestas, avec un rotor de 164 mètres.

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Posté le par Joël Spaes

Les derniers commentaires

  • Eoliennes aéroportées : comment réagissent les autorités en charge du contrôle aérien civil ou militaire, et les agences en charges des radars météorologiques ?

  • (suite)

    Skypull (Suisse) : drone actuellement jusqu’à 1 MW/unité

    https://www.youtube.com/embed/Vd7OlMchVD4

    Une autre entreprise suisse TwingTec estime qu’un parc de 20X20 de ses drones (vol moyen à 300 m d’altitude) pourrait produire 1 GW (soit l’équivalent d’une centrale nucléaire). Le Twing décolle et atterrit de manière entièrement autonome comme un multicoptère et vole comme un cerf-volant pour produire de l’électricité. Après le décollage, le système de vol entraîne une génératrice via un treuil. Si le vent se calme, le drone retombe automatiquement sur le toit de son site.

  • Les technologies de rupture comme les « éoliennes aéroportées » en mer ou à terre (Airborne Wind Energy System – AWES) pourraient jouer un rôle croissant à partir de 2020 et devenir par la suite un marché très important compte tenu de leurs nombreux avantages, selon les spécialistes du secteur éolien dont BVG Associates.

    A des altitudes élevées il y a suffisamment de vent pour alimenter la demande mondiale croissante d’énergie. A 500 m d’altitude, selon la loi exponentielle de Hellmann, le vent souffle 25% plus vite et transporte 2 fois plus d’énergie (il croît avec le cube de la vitesse du vent). A 1500 m d’altitude la production est 8 fois supérieure à celle à 100 m.

    Entre 400 et 800 m la production électrique est généralement continue. Actuellement les puissances varient de 100 Watts pour la plus petite éolienne aéroportée (individuelle et nomade) à 8 MW.

  • Elles nécessitent bien moins de surfaces comme de ressources (jusqu’à 95% de moins) donc sont nettement plus facilement recyclables avec un bien meilleur bilan encore, sont nettement moins lourdes (99% du poids est au sol) et donc bien plus faciles et rapides à transporter et à installer que les éoliennes conventionnelles, y compris sur des sites habituellement inaccessibles, sans éventuelles nuisances optiques ou autres et avec bien moins de bruit et d’impacts aviaires. Leur altitude de fonctionnement (entre 200 et 1500 m avec une moyenne à 500 m) ne gêne pas l’aviation (au delà des aéroports), leur maintenance est facilitée, elle sont autonomes, leur coût est très compétitif (électricité actuellement jusqu’à plus de 60% de moins que le prix de l’éolien conventionnel avec des perspectives de baisse au moins aussi fortes selon BVG Associates, ce qui constituerait alors l’énergie au plus bas prix avec le solaire à venir) et permettent de multiples implantations et nouveaux marchés, tout en offrant plus de résistance et d’adaptabilité dans les zones particulièrement venteuses et d’ouragans ou autres conditions climatiques extrêmes (neige, glace etc). L’électricité peut être transmise via le câble de liaison ou à des récepteurs par micro-ondes ou laser. Elles sont toutefois, selon les types de modèles, à protéger de la foudre. Les câbles en polyéthylène de poids moléculaire ultra élevé doivent actuellement être changés périodiquement mais sont entièrement recyclables.

    Exemples d’éoliennes aéroportées parmi les nombreuses déjà existantes

    SkySails Power (Allemagne) partenaire d’EnBW et de la Leibniz University of Hanover :

    https://www.youtube.com/embed/3VKFJ2_cQmM

    .

  • Les européens ont une certaine avance, il ne faut pas la perdre car çà évolue maintenant rapidement avec plusieurs mises sur le marché très proches.

    L’EROEI (Energy Returned On Energy Invested) déjà parmi les meilleurs de l’éolien devient quasi imbattable, de même que les prix comme par exemple pour le solaire pérovskite.

    Parmi les entreprises à suivre et dans l’ordre alphabétique :

    – Altaeros energies (Etats-Unis)

    – Ampyx Power (Pays-Bas) : partenaire notamment du Netherlands Aerospace Centre (NLR), de l’EASA (European Aviation Safety Agency) et d’E.ON.

    – Bladetips Energy (France)

    – e-Kite (Pays-Bas)

    – Enerkite (Allemagne) : éolienne aéroportée d’appoint rapidement déployable

    – e-Wind Solutions (Allemagne) : idem

    – Ftero (Suisse)

    – KiteGen (Italie)

    – Kitemill (Norvège) : éolienne aéroportée 500 à 1500 m d’altitude

    – Kitenergy (Italie)

    – Kite Power Systems – KPS (Ecosse) : partenaire de Shell, E0N et Schlumberger

    – Kitepower (Pays-Bas) : type cerf-volant d’appoint (100 kW) rapidement déployable

    – Kiteswarms (Royaume Uni – Allemagne) : drone

    – Kitewinder (France) : la plus petite éolienne aéroportée pour produire sa propre énergie

    – KiteX (Danemark) : drone actuellement d’1 MW/unité

  • – Makani (Californie) :filiale d’Alphabet, société mère de Google – energy kite (cerf-volant énergétique)

    – Minesto (Suède) : éolienne sous marine

    – Omnidea (Portugal)

    – Qconcepts (Pays-Bas) : Skeiron

    – Rotokite (Italie) : éolienne d’appoint

    – Skypull (Suisse) : drone

    – SkySails Power GmbH (Allemagne) : partenaire d’EnBW et de la Leibniz University of Hanover

    – Sky Wind Power (Californie)

    – SwissKitePower (Suisse)

    – TwingTec (Suisse)

    – Windlift (Etats-Unis) : type avion, énergie d’appoint

    – X-Wind (Allemagne) :

    Point assez complet (en 52 minutes) sur les technologies, marques, capacités et marchés des éoliennes aéroportées :

    https://www.youtube.com/embed/UiriQHZMcs0

    .


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