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Datacenters : leur point faible reste toujours le risque d’incendie

Posté le par Philippe RICHARD dans Informatique et Numérique

Selon l’Uptime Institute, il n’y a eu que 14 incendies en seulement 6 ans. Le risque est donc très faible étant donné qu’il y a environ 8 000 datacenters dans le monde. Mais une récente étude rappelle néanmoins les impacts importants d’un tel sinistre pour les clients de ces centres de données.

Tout le monde a encore en mémoire les images de l’incendie d’un datacenter d’OVHcloud à Strasbourg en mars 2021. Le français OVHcloud, leader européen du cloud, n’est pas le seul à être victime d’un incendie. En avril dernier, le datacenter de Global Switch situé à Paris a paralysé les activités de Google Cloud.

Ces deux exemples montrent que les datacenters ne sont pas à l’abri d’un sinistre. Dans la plupart des cas, il s’agit d’un incendie. Réalisée par Dgtl Infra (une entreprise spécialisée dans la fourniture d’infrastructures numériques aux entreprises), une étude a analysé 19 incendies majeurs.

À la différence d’Uptime Institute (un consortium d’entreprises créé en 1993 dont l’objectif est de maximiser l’efficacité des centres de traitement de données) qui limite son analyse à 6 ans, celle de Dgtl Infra court de 2014 à 2023. Ces incidents majeurs ont impliqué des poids lourds parmi lesquels Comcast, Google, OVHcloud, BT Group, Apple et Samsung.

Un centre de données utilise des systèmes avancés de protection contre les incendies et met en œuvre des stratégies complètes de prévention, de détection et d’extinction pour atténuer les risques d’incendie.

Surchauffe des batteries lithium-ion

Les pannes électriques sont la cause la plus fréquente des incendies de centres de données. Ces défaillances peuvent provenir de circuits surchargés, d’un mauvais fonctionnement de l’équipement ou d’un câblage défectueux, tous capables de générer suffisamment de chaleur pour déclencher un incendie lorsqu’ils sont à proximité de matériaux combustibles. La surchauffe des batteries lithium-ion (cas d’un grave incendie dans un datacenter en Corée), une maintenance inadéquate et l’erreur humaine sont également source d’un tel sinistre.

Malgré ces mesures, les incendies représentent une menace importante à ne pas négliger, car ces bâtiments sont devenus essentiels à l’activité de nombreuses entreprises, collectivités, administrations…

L’impact des incendies va au-delà des dommages physiques immédiats causés à l’installation et à l’équipement. Il se traduit souvent par des temps d’arrêt considérables pour rétablir les opérations. Dans le cas de l’incendie touchant les services de Google, le feu n’a duré que quelques heures. Mais il a impacté durant plusieurs jours des services comme le montre la page de statut de Google Cloud Platform.

Ces interruptions supposent que les serveurs et autres équipements informatiques critiques ne soient pas irrémédiablement endommagés par le feu, la chaleur, la suie ou l’eau (l’incendie du datacenter impactant Google serait dû à une fuite d’eau se propageant à un local de batteries) et la fumée (comprenant des gaz corrosifs comme le cyanure d’hydrogène et le chlorure d’hydrogène), ce qui peut encore retarder le rétablissement.

500 000 dollars par… heure d’interruption

D’un point de vue commercial, ces incidents peuvent coûter aux opérateurs de datacenters entre 250 000 et plus de 500 000 dollars par… heure d’interruption, ce qui souligne l’impact économique considérable des incendies dans ces installations.

Deux ans plus tard, le tribunal de Commerce de Lille Métropole vient de condamner OVH à verser à Bati Courtage plus de 100 000 €. Ce spécialiste dans le courtage de travaux avait perdu ses données alors qu’il avait souscrit à un service de sauvegarde qui, sans le savoir, se trouvait dans ce bâtiment qui a brûlé.

Pour éviter de telles conséquences, les opérateurs de datacenters font tout pour limiter les risques. « Aucun datacenter ne peut garantir le risque zéro. Nos équipements électriques et la climatisation sont redondés plusieurs fois pour assurer une continuité de service. Nous avons un système d’incendie à poudre que l’on envoie sur l’ensemble des équipements pour permettre un redémarrage très rapide, car il n’y a pas d’aspect corrosif ni d’infiltration d’eau. Nous avons tout mis en place pour qu’un incendie n’atteigne qu’une partie du système et de notre datacenter », nous précise Yohann Berhouc, Directeur général de Cyrès qui a un datacenter à Tours.

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Posté le par Philippe RICHARD


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