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Le verre noir ou comment recycler les rebuts de verre

Interview

Le verre noir ou comment recycler les rebuts de verre

Posté le par Matthieu Combe dans Matériaux

Le groupe Arc France lance de nouvelles gammes de produits en verre noir. Saviez-vous que ce type de verre était issu du recyclage des rebuts et casses internes aux usines de production ? Entretien.

Les arts de la table sont toujours exclus des consignes de tri nationales des emballages. Pour autant, les industriels optimisent le recyclage des rebuts et casses issus de leurs procédés afin de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Dans cette perspective, le groupe Arc France lance de nouvelles gammes de produits en verre noir sur le marché. On en profite pour faire le point sur le verre noir, son procédé de fabrication et son intérêt pour l’économie circulaire.

Le groupe a quatre usines dédiées aux arts de la table dans le monde : en France, aux Émirats arabes unis, en Chine et aux États-Unis. Il emploie quelque 7 800 personnes, dont 5 000 en France. Le site d’Arques est dimensionné pour une production de 215 000 tonnes. Valentin Singlit y est directeur stratégie et méthodes verrières, en charge des équipes qui pilotent la fusion des fours et de l’atelier qui prépare les matières premières à placer dans les fours. Il nous explique l’intérêt du verre noir pour recycler les chutes et les casses qui sont monnaie courante dans l’industrie du verre.

Techniques de l’ingénieur : Lors de la production du verre, les chutes et la casse sont relativement fréquentes, pourquoi ?

Valentin Singlit : Les chutes et la casse représentent environ un tiers de la production. Il y a des rebuts à cause de défauts, mais surtout des procédés. Notamment, le pressé-soufflé sert à fabriquer des gobelets ou des verres à pied. Une partie du verre sert au procédé, mais est coupé et supprimé dans l’article final. La quasi-totalité de ces rebuts va être réinjectée dans les fours. Le verre noir permet de recycler la part qui ne peut être directement remise dans les fours.

Pour comprendre, il faut s’intéresser rapidement à la chaîne de production. Pour faire simple, on fond le verre, puis éventuellement on le colore et enfin on le met en forme. Il peut également recevoir un décor sur sa surface extérieure. Dans l’art de la table, on a un niveau de qualité de verre supérieur à celui de la bouteille, que cela soit en teinte, ou en décoloration. On ne peut donc pas se permettre la pollution par des oxydes colorants. Une fois que l’on a fait un verre coloré ou décoré, il n’est donc pas remis dans le four de verre transparent, mais servira à faire du verre noir.

Comment fabrique-t-on le verre noir ?

Le verre noir comprend 70 % de verre coloré broyé issu de la production, 20 % de matière vierge et 10 % de colorant. Le colorant est un oxyde de manganèse. Ce ratio 70/20/10 est l’équilibre entre la chimie du verre, notre gisement et les concentrations des matières premières. Cela permet de recycler tout le verre coloré en surface ou dans la masse. Ce processus de fabrication réduit l’impact carbone d’environ 10 % par rapport à la production de verre sodocalcique transparent. En effet, le calcin a déjà été préfondu et demande donc moins d’énergie pour fondre.

Pourquoi ne trie-t-on pas les arts de la table au niveau national ?

Le risque est d’avoir un amalgame entre les différentes verreries de table : sodocalcique, fluosilicate, porcelaine, borosilicate cristal… Ceci risque de créer des pollutions dans les circuits. Historiquement il y avait une pollution au plomb dans la filière arts de la table, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. En effet, le cristal à 24 % de plomb disparaît de plus en plus des étalages.

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Posté le par Matthieu Combe


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