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Les ambitions de la France sur le recyclage des plastiques

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La France ambitieuse sur le recyclage des plastiques

Posté le par Pierre Thouverez dans Entreprises et marchés

Le plastique a aujourd’hui une image dégradée dans l’hexagone. L’Etat met en place des lois pour en limiter les usages, afin d'en réduire in fine la production globale.

Pourtant, la consommation de plastique ne cesse de croître, et les prévisions pour la décennie à venir font unanimement état d’une production de matières plastiques en augmentation constante, partout dans le monde. 

Ainsi, en 2030, la planète devrait produire 600 millions de tonnes de plastiques (contre environ 400 millions aujourd’hui). En France, ce chiffre atteint aujourd’hui 4,5 millions de tonnes par an, ce qui équivaut à environ 70 kilogrammes de déchets de plastique générés par an et par habitant.

Dans l’histoire de l’humanité, la production de plastique, depuis que ce matériau a envahi le secteur des emballages et de la production de produits industriels, n’a baissé qu’à deux reprises. D’abord durant la première crise du pétrole dans les années 1970, puis en 2008 lors de la crise dite des subprimes. Au final, lors de l’épisode le plus dur de la crise sanitaire que connaît la planète depuis 2020, la consommation de plastique n’a pas baissé, alors que le monde s’était presque « arrêté ».

La France a établi une feuille de route ambitieuse pour se désengager de son ultra dépendance au plastique, notamment à travers la loi anti-gaspillage, qui fixe les étapes pour, en 2040, aboutir à l’interdiction des plastiques à usage unique.

Trois objectifs, fixés par le premier décret 3R, balisent cette mutation, avec des objectifs pour la période 2021/2025 :

  • Un objectif de 20% de réduction des emballages plastiques à usage unique d’ici fin 2025, dont au minimum la moitié obtenue par recours au réemploi et à la réutilisation ;
  • Un objectif de tendre vers une réduction de 100% des emballages en plastique à usage unique « inutiles », tels que les blisters plastiques autour des piles et des ampoules, d’ici fin 2025 ;
  • Un objectif de tendre vers 100% de recyclage des emballages en plastique à usage unique d’ici le 1er janvier 2025 et pour y parvenir un objectif que les emballages en plastique à usage unique mis sur le marché soient recyclables, ne perturbent pas les chaînes de tri ou de recyclage, ne comportent pas de substances ou éléments susceptibles de limiter l’utilisation du matériau recyclé.

Ce dernier objectif, s’il a le mérite de l’ambition, paraît difficilement atteignable. Notamment parce que les filières de recyclage, pour certains types de plastiques, n’existent toujours pas. Si les objectifs affichés par le gouvernement sont extrêmement volontaristes, aujourd’hui le recyclage des plastiques made in France a quelque peu du plomb dans l’aile. En effet, aujourd’hui, ce sont environ 27% des emballages plastiques qui étaient recyclés en France en 2021. Ce chiffre atteint plus de 40% chez certains de nos voisins portugais ou anglais par exemple

Le recyclage, pierre angulaire de l’économie circulaire

Alors comment faire ? Une nouveauté, en 2023, qui pourrait bien faire pencher la balance du bon côté, est l’uniformisation du tri des plastiques. En effet, depuis le début de cette année, les citoyens peuvent jeter tous les plastiques dans leur poubelle jaune. Une facilité qui devrait permettre de systématiser les bons gestes, et d’éviter les erreurs de tri, fréquentes jusque-là, et hétérogènes selon les régions. D’autres mesures, en œuvre depuis le début de l’année, doivent aussi concourir à faire baisser notre dépendance au plastique.

Cela sera-t-il suffisant pour atteindre 100% de plastiques recyclés d’ici 2025 ? Prenons un secteur en pointe sur le recyclage du plastique, comme celui des emballages : aujourd’hui, ce secteur envoie 65 % de ses produits dans un circuit d’économie circulaire. Les PET ou PEHD sont recyclés efficacement, bénéficiant d’une filière mature et efficace. Pour les 35% restants, les filières de recyclage sont soit en cours de développement, soit elles n’existent pas. Les filières en cours de développement doivent absolument se massifier pour devenir viable économiquement. Pour celles qui n’existent pas encore, le problème réside souvent dans l’impossibilité actuelle de recycler certains plastiques, comme les paquets de chips par exemple. Ces derniers sont aujourd’hui incinérés puis enfouis.

On le voit, la France va devoir agir vite, très vite, pour devenir un leader du recyclage des plastiques, et respecter ses engagements d’ici la fin de l’année 2025.

Pour aller plus loin

Posté le par Pierre Thouverez


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