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Une révision des normes des compteurs à gaz face à l'arrivée des gaz renouvelables

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Une révision des normes des compteurs à gaz face à l’arrivée des gaz renouvelables

Posté le par Nicolas LOUIS dans Énergie

Coordonné par le LNE, un projet européen a eu pour objectif la révision des normes des compteurs à gaz face à l'essor des gaz renouvelables. Sur le réseau gazier français, il apparaît que les compteurs à gaz peuvent être utilisés pour quantifier le biométhane, mais que certains d'entre eux présentent des points de fragilité avec l'hydrogène.

Historiquement, le réseau gazier français est alimenté par du gaz étranger (Norvège, Algérie, Russie…) et quelle que soit sa provenance, il a plus ou moins les mêmes caractéristiques. Depuis quelques années, la France développe son propre système de production, à travers le biométhane fabriqué à partir de la biomasse, et l’hydrogène, issu d’énergies solaires et éoliennes, et produit par électrolyse de l’eau pour faire face à l’intermittence de ces énergies. Or, les propriétés physico-chimiques de ces nouveaux gaz dits renouvelables ou leur teneur en impuretés diffèrent du gaz naturel, ce qui peut impacter le fonctionnement et les performances métrologiques des compteurs de gaz. Un projet européen, baptisé Newgasmet [1] et coordonné par le LNE (Laboratoire National de métrologie et d’Essais), vient de se terminer et a eu pour objectif la révision des normes de ces compteurs.

Les partenaires de ce projet ont conclu que les compteurs actuels peuvent être utilisés pour quantifier le biométhane. Celui-ci n’a certes pas exactement les mêmes caractéristiques que le gaz naturel, mais a tout de même un comportement proche. « Le biométhane provient du biogaz qui a été nettoyé, purifié et asséché, avant d’être injecté dans le réseau, déclare Christophe Brun, ingénieur en certification au LNE. Pour ce qui est de la débitmétrie et de l’impact sur le comptage, on peut considérer qu’il est équivalent au gaz naturel, et qu’il ne remet pas en cause les instruments utilisés jusqu’à présent dans le réseau. Pour rappel, le biométhane est issu du biogaz, qui lui est directement produit en sortie d’un composteur ou d’un digesteur, et qui comporte des composés parfois dangereux, notamment soufrés. Les compteurs actuels ne peuvent donc pas être utilisés en l’état avec ce gaz. »

Quant à l’hydrogène, les experts de ce programme de recherche ont analysé que les compteurs actuellement en service sont plus ou moins adaptés pour quantifier ce gaz. Celui-ci a en effet une masse et une taille moléculaire moindre que le méthane, ce qui peut poser des problèmes d’étanchéité du réseau. À cela, il faut ajouter que ce gaz peut assez facilement interagir avec d’autres matériaux et les abîmer. Les tuyauteries peuvent être concernées par ces détériorations, mais aussi certaines pièces mécaniques, en métal et en plastique notamment, présentes dans les compteurs, et venant ainsi affecter leur durabilité.

Des compteurs à gaz plus ou moins adaptés à quantifier l’hydrogène

Face à cela, l’un des objectifs du projet Newgasmet a consisté à adapter les bancs d’essai des différents acteurs en métrologie et débimétrie au niveau européen, pour qu’ils puissent être utilisés en étalonnage de compteurs à hydrogène. « Un étalon de transfert a été développé, il s’agit d’un étalon de référence utilisé dans le cadre de comparaisons inter-laboratoires, et qui permet à un même instrument envoyé à différents laboratoires européens, d’être évalué partout de la même manière, ajoute l’expert du LNE. Hier, les bancs d’étalonnage ne pouvaient être utilisés que pour des compteurs à gaz naturel, et aujourd’hui, ils peuvent également être utilisés pour de l’hydrogène. »

L’étape suivante a consisté à utiliser ces nouveaux bancs d’étalonnage en hydrogène pour tester les compteurs de ville actuellement en service. Il apparaît que certains d’entre eux sont aptes à quantifier les volumes de ce gaz, tandis que d’autres, fonctionnant notamment avec des pièces en mouvements, présentent des points de fragilité. « Ces compteurs ne présentent pas forcément d’inexactitude de la mesure à l’instant T0, par contre au bout de plusieurs mois, il est possible que l’on voit une dégradation de leur performance. Ces compteurs nécessiteraient une reconception spécifique, car les pièces en mouvement deviennent des pièces critiques. » Cette situation n’a rien d’alarmant pour l’instant, car le réseau gazier français ne comporte en moyenne que 6 % d’hydrogène.


[1] Le projet Newgasmet a réuni des laboratoires nationaux de métrologie européens ainsi que des acteurs industriels majeurs, dont deux opérateurs gaziers, parmi lesquels GRTgaz, ainsi que quatre fabricants de compteurs

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Posté le par Nicolas LOUIS


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