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Maïs OGM : L’Efsa botte en touche

Posté le par La rédaction dans Chimie et Biotech

Sous prétexte d’un rapport incomplet, l’Efsa refuse de rendre un avis sur la dangerosité d’un maïs génétiquement modifié.

Gilles-Eric Séralini, celui qui avait fait polémique en révélant les travaux de son étude sur les effets potentiellement cancérigènes du maïs OGM Monsanto, doit se frotter les mains.  

A l’époque, les médias et la communauté scientifique avaient dénoncé son manque de rigueur et l’incohérence de ses résultats, alimentant la guerre entre pro et anti OGM.

Les premiers étant traités de corrompus, et les seconds d’ignorants.  Pour rappel, ses  résultats avaient été invalidés par différentes instances de santé. Son seul bénéfice, être la première étude menée sur une période aussi longue de deux années.

Finalement, on ne dispose toujours pas d’étude scientifique indépendante permettant de conclure sur l’innocuité du maïs génétiquement modifié. Et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) qui devait rendre un avis indépendant vient d’annoncer qu’elle ne le ferait pas, ne disposant pas de données suffisantes, notamment d’études menées sur le long terme.

Cela n’empêche pas le maïs 98140 de faire actuellement l’objet d’une demande d’homologation européenne pour attaquer le marché européen. Point de Monsanto derrière cette démarche, mais son concurrent direct Dupont-Pioneer.

Pour statuer, la commission européenne s’appuie sur divers éléments, dont l’avis de l’Efsa. Problème, l’Efsa refuse de prendre partie. Elle motive sa décision par le fait que le dossier déposé est incomplet et que la société demandeuse n’a pas été en mesure de fournir les éléments nécessaires lui permettant de mener son analyse sur l’innocuité du maïs considéré.

Plus particulièrement, l’Efsa demande une étude comparative entre le maïs génétiquement modifié et une plante « conventionnelle ».

Or, la variété de maïs utilisée comme référence dans les résultats fournis à l’agence est considérée comme non valable, ne répondant pas aux critères imposés par l’agence. Une lacune impliquant de facto l’impossibilité pour l’Efsa d’émettre un avis, à charge ou à décharge.

Assez curieusement, l’Efsa précise tout de même qu’une partie du dossier a pu être traitée et « [..] que les niveaux élevés de certains composants du maïs GM 98140 (des acides aminés qui sont également présents dans des plantes conventionnelles) ne devaient pas susciter de préoccupation pour la sécurité de l’homme et de l’animal.

Le groupe scientifique est aussi parvenu à la conclusion qu’il était improbable que le maïs OGM ait un quelconque effet nocif sur l’environnement dans le cadre de ses utilisations prévues dans l’alimentation humaine et animale et de son importation et son traitement. » 

Ou comment rendre un avis officieux sans prendre de risque…

Par Audrey Loubens, journaliste scientifique

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Posté le par La rédaction


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