Contexte
Conformation programmatique - Principes d’une étape clé de l’efficience du bâti

La crise énergétique a, pour la construction, une conséquence qui n’est pas encore perçue par l’ensemble des professionnels. C’est celle de poser la question de la responsabilité du volume des consommations. Comment, en effet, dissocier celles dues au bâti de celles résultant des comportements des résidents ? Cette interaction pose un problème de fond pour ceux qui souhaitent s’engager dans une démarche de transition écologique. Trop souvent des bâtiments annoncés comme performants se révèlent défectueux. Serait-il possible de définir un bâtiment dont les consommations affichées comme attendues puissent être réellement constatées en usage ?

À bien y réfléchir, cette interrogation conduit à se pencher sur la solution de continuité qui existe entre programme et produit livré. Et cela débouche plus globalement sur la capacité de la filière à fournir des solutions en totale adéquation avec le cahier des charges initial.

En ce sens, l’énergie apparaît comme un marqueur qui permet de repenser l’ensemble du fonctionnement du bâti. Et cette problématique autorise à déployer une nouvelle approche de la construction (figure 1).

Il faut tout d’abord observer que, dans une démarche traditionnelle BAU (Business As Usual), le programme n’est pas considéré comme intangible. Certes, la destination d’un bâtiment est respectée, mais les performances attachées ne sont pas nécessairement considérées comme des objectifs fixes. Elles sont généralement aménagées en cours de projet au prétexte de s’adapter aux aléas qui sont susceptibles d’apparaître au fur et à mesure de l’opération (dépassement des coûts, difficultés techniques, effets conjoncturels).

Au plan théorique, il faut également observer que les nouveaux outils informatiques sont eux aussi dissociés. Il y a ceux qui concernent la phase amont et sont organisés autour de ce qui est dénommé comme le SIG. La phase aval est, elle, centrée sur ce qui est désignée comme le BIM. Il est alors indispensable de s’interroger sur la capacité à assurer une continuité dans le processus de construction.

La problématique est donc bien, en théorie du design, de définir une interface qui puisse autoriser un déroulement progressif et sans à-coup de remise en cause intempestive de l’acquis.