Plongeant leurs racines formelles aussi bien dans des exemples de réalisations humaines millénaires (tentes de populations nomades, velums romains) ou séculaires (ponts suspendus en câbles élaborés par tressage de végétaux en Asie, en Océanie, au Pérou) que dans des modèles naturels (toile de l’araignée), les structures à câbles se sont développées dans la période contemporaine en s’appuyant sur une technologie directement issue du génie civil (ponts suspendus, câbles de précontrainte).
Comme l’indique le titre placé en tête de cet article, il est en effet traité de l’utilisation des câbles en tant que tels comme composants de la structure de constructions permanentes. Ne sont donc nullement abordés les usages en éléments provisoires (haubanages), dans les engins de levage, transporteurs, etc.
Si l’on observe, surtout depuis quelques années, l’impact d’un certain courant architectural dit high tech qui cherche à donner à voir, à défaut trop souvent d’utiliser au meilleur escient, des éléments tendus, ou qui pourraient ou auraient pu l’être, en général rectilignes, pas nécessairement constitués de câbles d’ailleurs, on doit remarquer que les types d’ouvrages qui traduisent l’aboutissement le plus accompli des structures à câbles (résilles d’éléments entièrement tendus, l’Idéal du poète ?) sont hélas restés relativement confidentiels malgré certaines réalisations exemplaires au cours de la décennie antérieure, notamment les installations destinées aux Jeux Olympiques de Munich.
On peut penser malgré tout qu’en raison de leurs possibilités aussi bien techniques (nuances de résistance relativement très élevées) que morphologiques [grandes portées ; façon dont ce type de structures peut jouer son rôle de système structural (à savoir modifier la répartition et /ou la direction des actions) dans la définition et le marquage de l’espace créé ; associations nouvelles à des matériaux composites], les structures à câbles pourraient connaître un développement croissant.
« ... j’ai beau tirer le câble à sonner l’Idéal... »
Stéphane Mallarmé