Les applications des lidars atmosphériques et météorologiques concernent : la pollution dans les premiers kilomètres de l’atmosphère, la météorologie dans la troposphère et la basse stratosphère jusqu’à une trentaine de kilomètres d’altitude, et le climat jusqu’à une cinquantaine de kilomètres d’altitude incluant la couche d’ozone protectrice. Les lidars sont en compétition avec d’autres méthodes de mesure, mais c’est bien le besoin d’informations nouvelles dans la profondeur de l’atmosphère qui les a imposés pour les applications.
Les grandeurs recherchées sont la composition de l’air en particules et des gaz minoritaires (pollution, effet de serre, couche d’ozone), les variables dynamiques (champs de vent) et thermodynamiques (vapeur d’eau, température). Des méthodes lidar différentes sont mises en œuvre suivant les objectifs scientifiques.
Cet article traite des lidars rétrodiffusion aérosols nuages (LRAN). Il fait suite à l’article [E 4 310] qui présente les principes fondamentaux et les techniques mises en œuvre pour les lidars atmosphériques et météorologiques. Les lidars pour la mesure de la vapeur d’eau, de l’ozone, des polluants gazeux, des gaz à effet de serre et du champ de vent sont traitées dans l’article [E 4 313].
Au début des années 2000, les opérateurs lidar européens se sont regroupés au sein du réseau EARLINET spécifique aux aérosols. Partant de là, il est certain que le développement des réseaux d’une part, et l’avènement des lidars dans l’espace d’autre part, ont modifié la pratique lidar et la structure de la communauté, qui est passée d’une recherche individuelle à des observations coordonnées avec la transmission rapide des données aux utilisateurs. Ce faisant, les compétences de la communauté lidar se sont diversifiées. Certaines équipes ont conservé l’expertise multidisciplinaire et la capacité d’innovation, quand d’autres ont suivi une démarche appliquée par l’acquisition d’instruments commerciaux pour se concentrer sur l’utilisation des données. À présent, les données lidar sont utilisées au même titre que toutes les données en accès libre sur internet. Dans ce contexte, il est important que les utilisateurs de données lidar puissent disposer des trois articles proposés par les Techniques de l’Ingénieur, [E 4 310], [E 4 313], et cet article en question présentant les instruments lidar, les méthodes de traitement des signaux et les applications.
Le lecteur trouvera en fin d’article un glossaire, un tableau des sigles, des constantes et des symboles utilisés.