L’apparition des fours électriques offre l’avantage d’un rendement d’utilisation de l’énergie thermique beaucoup plus élevé que celui des fours à combustible. Cela tient presque essentiellement à la réduction des pertes par les fumées.
Pour comparer les possibilités de l’électrothermie au chauffage des fours industriels par combustible, il est commode de considérer le coefficient de substitution qui est de l’ordre de deux à trois fois plus pour le rendement de l’électricité.
La maturité du développement des diodes et des thyristors de puissance autorise la construction de générateurs électriques basés sur l’utilisation de champ magnétique variable. En effet, les courants induits, ou courants de Foucault, produits par ces équipements permettent d’obtenir, par effet Joule, des puissances thermiques suffisamment importantes pour qu’elles puissent assurer industriellement la fusion des métaux.
Ce type de générateur thermoélectrique de fusion, pour la fonderie, est le four électrique à induction. À partir de ce modèle d’équipement, les constructeurs de four ont décliné plusieurs types de capacité et de puissance électrique destinés à l’industrie, notamment celle de la fonderie.
Après une introduction sur les champs magnétiques, le rappel des principes de l’application des champs électromagnétiques, le présent article expose ce procédé moderne de fusion des métaux et la conception des fours à induction à creuset. Y sont également décrits le revêtement réfractaire du creuset, les conditions d’exploitation de ce type de four et son usage en fonderie.
Bref historique du développement industriel du four à induction
L’électricité gagne la sidérurgie avec le four à arc (1815) et ensuite la fonderie avec les fours à induction (1899).
Parmi les pionniers de cette technologie, citons Kjellin, Rodenhauser, Wyatt et Russ. À partir de 1920, les progrès apportés aux condensateurs statiques et aux convertisseurs permettent la poursuite du développement des fours à induction.
Néanmoins, il faut attendre 1930 pour voir apparaître en fonderie des fours jusqu’à 4 tonnes de capacité . À partir de 1955, la progression est rapide, notamment en fonderie de fonte et d’alliages cuivreux.
Dès la crise pétrolière de 1973, il faut économiser l’énergie en améliorant le rendement de la fusion électrique. La maturité du développement des diodes et des thyristors de puissance autorise le développement de la moyenne fréquence, notamment en fonderie d’acier et de fonte.
Ces nouvelles possibilités, la stabilité du coût de l’électricité et le renforcement des contraintes environnementales des années 1990 orientent définitivement les investissements, en fonderie, vers la fusion électrique à induction.