La production et les performances des isolants thermiques ont marqué des importants progrès ces dernières décennies et en particulier à partir des années 1970. Le nombre d’isolants disponibles sur le marché et, en particulier, d’isolants légers a augmenté et leurs propriétés thermiques et d’aptitude à l’emploi ont été sensiblement améliorées.
Trois facteurs qui ont joué un rôle important dans la réalisation de ces progrès peuvent être mentionnés :
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l’évolution rapide et l’amélioration des technologies de fabrication des isolants avec une augmentation des productivités et une réduction des coûts ;
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l’approfondissement des connaissances sur les bases physiques du fonctionnement des isolants ;
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la mise en place d’un système de contrôle de qualité pour garantir les propriétés des produits manufacturés, d’une part, par l’élaboration de normes pour définir et quantifier les propriétés des isolants (spécifications) et fixer les méthodes de mesure (la mise au point d’appareils et matériaux de référence, en particulier pour les mesures de conductivité thermique) et, d’autre part, par l’organisation d’un ensemble de procédures de contrôle de fabrication et de certification de produits, comme le programme ACERMI en France, pour assurer des produits de hautes performances techniques.
À compter du 1er juin 2001 un nouveau document intitulé « Réglementation thermique RT2000 », élaboré par le CSTB est entré en vigueur en France, visant à contribuer, d’une part, à la diminution de la consommation d’énergie et, d’autre part, à l’optimisation du confort dans le domaine du bâtiment. Tous les acquis en matière d’isolants thermiques mentionnés ci-dessus, dont l’harmonisation des méthodes de travail sur le plan européen (normalisation EN), sont pris en compte. Grâce à ces résultats, un logement construit en 2000 consomme moitié moins d’énergie qu’un logement construit en 1974.
Malgré les progrès mentionnés, on ne peut pas dire que l’effort de recherche et de développement dans le domaine des isolants thermiques a été affaibli. En effet, les différentes tendances relevées à l’heure actuelle qui ouvrent de nouvelles perspectives sont notamment :
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l’extension du domaine d’utilisation des superisolants, en particulier les nanomatériaux et les isolants sous vide dans le domaine de la température ambiante et du bâtiment (double vitrage de haut pouvoir isolant, paroi transparente, etc.) ;
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le développement d’applications spécifiques des isolants, par exemple l’isolation dynamique réunissant à la fois l’utilisation des isolants à hautes performances, l’inertie thermique des bâtiments et les apports solaires ;
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l’étude de nouveaux gaz interstitiels de basses conductivités thermiques, non nuisibles à la couche d’ozone atmosphérique ;
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une meilleure maîtrise de la structure morphologique de la matrice solide des isolants (contrôle de l’anisotropie et répartition de masse volumique) pour améliorer le pouvoir isolant.
Cela pour ne citer que quelques-unes des orientations actuelles des recherches et développement dans un domaine d’activité en pleine évolution.
Nota :
Pour les « Notations et symboles », on se reportera à l’article « Bases physiques ».