Reprise du texte rédigé par Jacques FERRAN
À l’origine, les réseaux aériens basse tension (BT), ou ouvrages de première catégorie, étaient réalisés en conducteurs nus en cuivre installés soit sur des supports en zones rurales ou urbaines, soit sur des ferrures (potelets, consoles) fixées sur les façades ou les toitures en zone urbaine. Les conducteurs étaient isolés de leurs supports au moyen d’isolateurs.
C’est en 1955 qu’Électricité de France (EDF), pour remplacer les anciens réseaux en cuivre nu posés sur façades qui devenaient vétustes ou insuffisants, a décidé d’utiliser les torsades aériennes en conducteurs isolés, d’où leur première dénomination de réseaux façades. Ces premières torsades, compte tenu des matériaux disponibles à l’époque, avaient des âmes conductrices en cuivre, isolées au caoutchouc synthétique et protégées des intempéries atmosphériques par une gaine en polychloroprène (Néoprène).
Ce mode de réalisation a paru immédiatement intéressant et des recherches furent entreprises conjointement par la direction de la Distribution et la direction des Études et Recherches d’EDF, les câbliers, la société Aluminium Pechiney et le Syndicat des industries du matériel électrique pour améliorer cette technique et en étendre son application en zone rurale. Les réseaux aériens BT en conducteurs isolés sont maintenant d’un emploi général en France où l’on n’installe plus de conducteurs nus.
Toutefois, depuis quelques années la volonté d’EDF d’enfouir davantage de réseau a conduit à une diminution de la technique aérienne (notamment des réseaux nus) au profit des réseaux souterrains (particulièrement dans les zones agglomérées).
Compte tenu de l’expérience acquise sur les réseaux en conducteurs nus, les qualités requises par l’exploitant étaient les suivantes :
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un maximum de fiabilité du matériel pour assurer une qualité de service aussi bonne que possible ;
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un entretien le plus réduit possible ;
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un matériel facile à mettre en œuvre ;
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une durée de vie analogue à celle des lignes en conducteurs nus ;
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un coût global au plus égal à celui de la ligne en conducteurs nus à capacité de transport égale ;
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une amélioration de la sécurité tant pour le personnel intervenant que pour les tiers ;
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une facilité d’intervention en exploitation et notamment en travail sous tension.
Cette technique a aussi été développée pour les réseaux aériens moyenne tension (HTA), ou ouvrages de deuxième catégorie, mais ces derniers sont d’un usage exceptionnel (60 à 80 km par an) et ne sont donc pas traités dans le présent dossier.