La préoccupation environnementale est de plus en plus au cœur des décisions des consommateurs et des entreprises, voire de certains gouvernements. La dégradation des ressources naturelles associée aux activités économiques est un phénomène qui a pris une ampleur considérable, surtout après les années 2000. Dès lors, les préoccupations écologiques sont progressivement devenues un enjeu stratégique pour la plupart des entreprises.
Les fonderies doivent prendre des engagements pour le respect de l’environnement, sous l’effet combiné d’un cadre législatif et règlementaire et de démarches volontaires. Outre le respect du cadre législatif, une majorité de fonderies mettent en œuvre des actions volontaires pour réduire leurs impacts sur l’environnement. Dans un contexte de concurrence accrue, les entreprises sont confrontées à l’émergence de nouveaux défis auxquels elles doivent être en mesure d’apporter une réponse pertinente. Elles prennent conscience que l’ensemble de l’économie dépend, directement ou indirectement, de la bonne gestion des ressources naturelles et de l’environnement, de la biodiversité, et du bon fonctionnement des écosystèmes. Ces démarches passent par la reconnaissance préalable par les fonderies des effets de leurs activités sur le monde vivant.
Les fonderies font partie intégrante des collectivités locales dans lesquelles elles évoluent. Leur succès repose non seulement sur leurs activités industrielles et commerciales, mais aussi sur le maintien de bonnes relations avec les particuliers et les institutions qui les entourent. Les démarches les plus fréquemment engagées par les fonderies en faveur de l’environnement concernent le processus de production pour améliorer leur efficacité énergétique, et réduire leurs émissions de toute nature, en particulier celles de gaz à effet de serre.
Néanmoins, les problématiques environnementales n’apparaissent plus seulement comme des contraintes externes auxquelles doivent répondre les entreprises, mais aussi comme des opportunités pour améliorer leurs activités quotidiennes, contrôler leurs impacts sur le monde vivant et obtenir une légitimité sociale. Leur engagement dans le développement durable consiste à conjuguer performance et responsabilité. La performance financière ne suffit plus à apprécier la performance d’une entité industrielle. En effet, depuis quelques années, on est passé d’une représentation financière de la performance à des approches plus globales incluant des dimensions sociale et environnementale. Les parties prenantes ont fait leur apparition et, de ce fait, la pérennité des entreprises ne dépend plus uniquement de l’aspect financier de leurs activités, mais aussi de la manière dont elles se conduisent. Dès lors, la responsabilité des fonderies s’élargit : elle ne se limite plus aux seuls actionnaires, mais intègre d’autres parties prenantes (associations, ONG, syndicats, clients, fournisseurs, etc.). Les fonderies sont des entreprises intégrées dans un écosystème global.
Afin de concilier ces différents enjeux, parfois antagonistes, les fonderies établissent une stratégie de management qui leur permet d’agir, et non pas de réagir, et d’être actrices de leur développement présent et futur, dans une perspective de création de valeur à long terme.
La certification délivrée par un tiers en matière d’environnement sur les procédés de production constitue une étape supplémentaire. Elle peut prendre par exemple la forme du respect de la norme ISO 14001 ou d’un enregistrement EMAS, système de management environnemental d’engagement volontaire encadré par un règlement européen. Du côté de la qualification des produits, quelques fonderies développent des pièces écoconçues ; il s’agit de pièces développées pour générer moins d’impacts sur l’environnement au cours de leur cycle de vie, tout en conservant leurs performances lors de leur utilisation. Les labels environnementaux, ou écolabels, ont pour objet d’établir les qualités environnementales d’un produit ou d’une pièce. Ils sont accordés par un organisme de certification qui garantit que le produit concerné a un impact réduit sur l’environnement.
Des fonderies s’engagent pour une meilleure efficacité énergétique et/ou une réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, avec la mise en œuvre de bilan carbone et d’audits énergétiques. Les fonderies développent aussi des actions de recyclage (sable par exemple), de réduction ou de valorisation des déchets, de recyclage du matériel de production obsolète, d’intégration de produits recyclés dans le processus de production, de traitement des émissions gazeuses, de l’eau ou de réutilisation de l’eau en circuit fermé.
Le développement durable, et principalement sa dimension environnementale, est source d’avantages compétitifs pour l’entreprise, ce qui encourage les acteurs à s’engager dans la démarche. Même si le but premier des systèmes de management environnemental consiste en l’amélioration des performances environnementales des fonderies, les entités qui s’engagent dans ce type de processus espèrent générer d’autres retombées principalement d’ordre économique.
Cet article présente les notions de développement durable et de responsabilité sociétale avec leur déclinaison dans la stratégie des fonderies au moyen du management environnemental, selon une approche site ou une approche « produit », mais aussi le management des fonderies avec le volet santé et sécurité au travail.
Cet article expose également l’approche volontaire des entreprises à un système de management environnemental avec le règlement EMAS. Il présente enfin succinctement des notions d’efficacité énergétique avec la norme ISO 50001 et le bilan carbone qui peut permettre de visualiser la dépendance de certaines fonderies aux énergies fossiles et les émissions de gaz à effet de serre associées.