Depuis les origines du cinématographe (1895), la recherche pour le perfectionnement et l’évolution des procédés de restitution des images est constante. Elle relève à la fois d’une volonté des inventeurs, artistes et promoteurs d’explorer les ressources techniques, esthétiques et sensationnelles du spectacle cinématographique. Ainsi ont été élaborés et développés de nombreux procédés de tout genre, et de nombreux formats. Par format, il faut entendre aussi bien la largeur de la pellicule que le rapport largeur/hauteur de l’image projetée. Parallèlement aux procédés du cinéma traditionnel (ensemble des formats et procédés, habituellement employés et normalisés, permettant d’enregistrer photographiquement et de projeter des vues animées), des formats spéciaux (formats et procédés du cinéma non traditionnel) ont été conçus afin de parvenir à une représentation cinématographique saisissante de « réalité », au moyen d’images gigantesques ou tridimensionnelles, de sons multiples, ou de conception de salles et d’écrans originaux. L’impression de réalité spécifique au cinéma se manifeste principalement par l’illusion du mouvement et de la profondeur [1]. Cette notion, appliquée aux formats spéciaux, est différente et s’éloigne des conventions établies. C’est pourquoi elle est explicitée dans un autre article Restitution d’images sur grand écran- Formats cinématographiques spéciaux.
Nous nous proposons ici de faire le point sur les différents procédés de restitution des images du cinéma traditionnel et du cinéma à grand spectacle. La notion de « cinéma à grand spectacle » est employée en tant que volonté de créer un effet sensationnel qui amplifie la mise en scène et le sujet du film — par l’emploi de formats larges ou de procédés panoramiques, hémisphériques, circulaires, stéréoscopiques, dynamiques et olfactifs —, alors qu’habituellement, elle s’entend avec le déploiement de moyens financiers particuliers pour donner à voir une mise en scène fastueuse où se pressent figurants et vedettes. Dans une première partie seront rappelées quelques généralités sur la chaîne cinématographique (et spécialement l’exploitation). Puis, on décrira les formats standards du cinéma « professionnel » et les formats réduits du cinéma « substandard » (ou d’amateur). Le cinéma numérique ne sera pas traité ici, notre intention étant de résumer les caractéristiques des différents formats dont l’enregistrement photographique des images et la projection se font sur support pellicule (matériau sur lequel est déposée l’émulsion photographique ou la piste magnétique).
L’objectif essentiel de ce document est de fournir au lecteur (technicien, ingénieur, projectionniste, directeur de salle, universitaire ou étudiant), des informations lui permettant de faire un état des lieux rapide sur les formats actuels du cinéma traditionnel et de retracer leur évolution technique.