La politique d’innovation de l’entreprise est bien sûr déterminée d’abord à partir de sa stratégie : quels besoins nouveaux devront être couverts ? Mais une analyse complémentaire doit ensuite être menée pour définir les compétences-clés à conserver : quels domaines sont cruciaux pour sa compétitivité ?
Pourtant, très peu d’entreprises ont une démarche systématique de recours à leurs fournisseurs pour l’innovation.
Les principales sources de l'innovation
Parmi les différents types d’innovation que définissait Schumpeter, certains sont plus susceptibles d’être maîtrisés avec ou par des fournisseurs :
- ++ : introduction d’une nouvelle méthode de production (= innovation de procédé) ;
- ++ : conquête d’une nouvelle source de matières premières ;
- + : forme nouvelle d’organisation du travail (= innovation organisationnelle) ;
- + : fabrication d’un produit nouveau (= innovation de produit) ;
- - : ouverture d’un nouveau débouché (= nouveau marché).
Ces domaines-clés sont le plus souvent déjà liés à des fournisseurs : composants-clés, sous-traitants, fournisseurs d’équipements spécifiques…
Il devient alors primordial pour l’entreprise de conserver la maîtrise de l’innovation chez ces fournisseurs, voire de les inciter à innover mieux et à réserver ces innovations pour l’entreprise.
Ceci suppose de développer des partenariats spécifiques, dans une démarche très différente des relations clients-fournisseurs classiques, où prédominent la mise en concurrence, la négociation et les rapports de force. Les professionnels des Achats définissent des stratégies différentes (nous ne développons pas ici les détails de l’ensemble des stratégies possibles) selon les caractéristiques du marché concerné : contraintes existantes, risques et bénéfices pour l’entreprise.
On réservera le déploiement de partenariats aux marchés fournisseurs « stratégiques », voire « techniques », pour lesquels les enjeux et les risques sont élevés (source : méthodologie achats LowendalMasaï).