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COP28 : quatre choses à savoir sur la création du fonds pertes et dommages

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COP28 : quatre choses à savoir sur la création du fonds pertes et dommages

Posté le par Matthieu Combe dans Environnement

La COP28 a débuté par un vote confirmant la mise en place d’un nouveau fonds spécifique sur les pertes et dommages liés au dérèglement climatique. Avec cette annonce, la présidence émiratie espère donner l’élan nécessaire pour faire de cette COP une réussite.

C’était une attente forte des pays du sud. Lors de la COP27 à Charm el-Cheikh fin 2022, un comité de transition a été mandaté pour définir les contours du nouveau fonds dédié aux pertes et préjudices liés aux dommages irréversibles du changement climatique. Et, belle prouesse, il est parvenu à avaliser un projet de texte le 4 novembre à Abu Dhabi. Il a finalement été adopté au premier jour de la COP28 à Dubaï par les pays signataires de l’Accord de Paris.

Cette nouvelle a surpris et ravi de nombreux acteurs, allant des ONG aux nations directement concernées par la mise en place d’un tel fonds. « C’est un jour remarquable », juge Avinash Persaud, l’un des négociateurs du comité de transition, représentant les pays en développement du G77, et envoyé spécial de la Première ministre de la Barbade Mia Mottley.

1/ Un fonds pour quoi faire ?

Si la contribution des pays au fonds restera volontaire, cette adoption au premier jour de la COP constitue une véritable avancée. Désormais, le conseil d’administration du fonds devra définir les règles de contribution et d’accès. Dans les faits, « ce fonds permettra d’accéder au financement pour faire face à des phénomènes à occurrence lente, comme la montée du niveau des mers ou les sécheresses, mais aussi des phénomènes extrêmes comme des cyclones ou des inondations », partage Fanny Petitbon, responsable du plaidoyer de l’ONG Care France.

2/ Quel est l’objectif monétaire à atteindre ?

Lors de cette première journée de COP28, les 200 millions de dollars nécessaires à la capitalisation du fonds ont été réunis. En particulier, les Émirats arabes unis et l’Allemagne ont tous deux promis d’abonder ce fonds à hauteur de 100 millions de dollars. Le Royaume-Uni a promis 75,9 millions de dollars (60 millions de livres), les États-Unis 17,5 millions et le Japon 10 millions. D’autres annonces auront lieu les 1er et 2 décembre lors du sommet de l’action climatique. Mais les pays en développement espèrent beaucoup de ce fonds qui n’a pas encore d’objectif officiel. « Ce fonds doit être de 100 milliards de dollars par an », défend Avinash Persaud.

3/ Qui contribuera à ce nouveau fonds ?

Les pays industrialisés, en raison de leur responsabilité historique, sont exhortés à y participer, mais le texte ne prévoit aucune obligation. Les autres pays, comme la Chine, le Qatar, l’Arabie saoudite, la Corée du Sud, ainsi que les autres pays émergents sont encouragés à le faire sur une base volontaire.

Si rien n’est encore décidé, le texte permet de mettre en place un large éventail de sources de financements publics, mais aussi privés. « Nous voulons qu’il s’agisse d’un fonds moderne qui puisse recevoir un large éventail de sources : les dons de gouvernements, mais aussi de nouvelles sources de financements liées aux émissions de gaz à effet de serre, par exemple en taxant les émissions du maritime, de l’aviation, du pétrole et du gaz et les transactions financières », partage Avinash Persaud. Les organisations philanthropiques et les entreprises pourraient également abonder le fonds.

 4/ Un fonds pour qui ?

Le conseil d’administration du fonds aura en charge de définir les événements soutenus et les montants associés. « Dès qu’il sera établi, le board décidera des critères d’éligibilité en décidant d’un pourcentage minimum de fonds alloué aux pays les moins avancés et aux petites îles en développement et en évitant la surconcentration des fonds », précise Lola Vallejo, directrice du programme climat de l’Iddri.

D’autres pays comme la Libye, les Philippines, le Pakistan, qui ne font pas partie de ces pays les plus vulnérables, pourraient aussi y accéder si par exemple une partie importante de leur PIB est concernée suite à une catastrophe climatique. Ces règles devraient voir le jour dès 2024.

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Posté le par Matthieu Combe


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