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Production de carburant bas carbone à destination des avions

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De nouvelles usines de production de carburant bas carbone seront mises en service à l’horizon 2026

Posté le par Arnaud Moign dans Énergie

Elyse Energy et Equans France s’associent pour la construction, dans l’hexagone, de deux usines de production de carburant bas carbone. Une entité sera dédiée à la production d’e-biokérosène pour le transport aérien, l’autre permettra d’alimenter l’industrie et le transport maritime en e-méthanol.

Ces carburants d’un nouveau genre seront obtenus par un procédé innovant combinant valorisation de la biomasse et production d’hydrogène par électrolyse.

Décarboner le transport maritime : un défi mis en exergue par la COP27

Lors de la conférence mondiale pour le climat, qui s’est tenue en novembre 2022 à Charm-El-Cheikh, les gouvernements américain et norvégien ont rappelé que « Si le transport maritime était un pays, il se classerait parmi les dix plus grands émetteurs mondiaux ».

Si la phrase a de quoi interpeller, elle reflète malheureusement une triste réalité. Alors que l’Organisation maritime internationale (OMI) prévoit un doublement du fret maritime d’ici à 2050, si aucune mesure ambitieuse n’est prise quant à la réduction de son empreinte carbone, le fret pourrait représenter à lui seul 17 % des émissions mondiales de GES d’ici 2050 !

Le transport aérien

De son côté, le transport aérien fait partie des secteurs régulièrement pointés du doigt, en raison de son impact sur le réchauffement climatique (émissions de GES et traînées de condensation).

En France notamment, le transport aérien représente 5,3 % des émissions globales et on estime qu’un trajet en avion a un impact 45 à 200 fois supérieur à un trajet en train, selon les sources[1].

Cinq leviers de décarbonation des systèmes de transport

La stratégie nationale bas carbone (SNBC) inclut cinq leviers d’action pour réduire l’impact des systèmes de transport :

  • amélioration de l’efficacité énergétique ;
  • baisse de l’intensité carbone de l’énergie consommée ;
  • augmentation du remplissage des véhicules ;
  • report modal (choix d’un autre moyen de transport) ;
  • réduction du niveau de trafic.

Si les mesures les plus efficaces reposent sur une modération du trafic (c’est valable pour tous les modes de transport, car la meilleure source d’énergie est celle que l’on ne consomme pas !), l’utilisation de carburants moins émetteurs de GES et la recherche d’une efficacité énergétique maximale font néanmoins partie des leviers « techniques » exploitables.

Dans le secteur aérien, l’utilisation de Carburants d’Aviation Durables (CAD), ou Sustainable Aviation Fuel (SAF) en anglais, prend ainsi de l’ampleur et intègre les scénarios de décarbonation étudiés par l’ADEME.

Bâtir une filière dédiée aux carburants d’aviation durable est donc un enjeu de premier ordre pour une industrie aéronautique qui peine à trouver des solutions concrètes pour sortir du kérosène, alors que les propositions du secteur sont attendues en juin prochain, à l’occasion du salon du Bourget !

Des carburants produits à partir d’hydrogène bas carbone

Pionnière de la production de carburant bas carbone, la PME industrielle française Elyse Energy s’est tournée vers ERAS (une entité de la société Equans, Groupe Bouygues), pour l’ingénierie et la construction de deux usines de carburants « durables ».

Contrairement à d’autres CAD, dont la durabilité est parfois remise en cause, car intégrant des ressources issues de cultures arables, ces carburants alternatifs sont synthétisés à partir d’hydrogène « vert » (obtenu par électrolyse, en utilisant des sources d’énergies non fossiles) et de résidus de sylviculture locale ou de déchets de bois en fin de vie.

Le partenariat annoncé lors du salon HyVolution, qui a eu lieu le 1er février 2023 à Paris, devrait ainsi aboutir, en 2026, à la construction de deux unités de production industrielle distinctes, l’une dédiée au bio/e-kérosène pour le transport aérien et l’autre dédiée à la production de méthanol pour le transport maritime.


[1] Les critères à prendre en compte pour établir une comparaison sont nombreux et les incertitudes sont grandes. Si l’Ademe évoque un facteur 200, le site Greenly donne des chiffres moins alarmants.

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