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L’agrivoltaïsme gagne ses galons et se structure

Posté le par Joël Spaes dans Énergie

L’agrivoltaïsme, soit la combinaison du solaire photovoltaïque et de l’agriculture, progresse à grands pas. Plusieurs acteurs du solaire, actifs dans cette filière en plein boom, viennent de se structurer en créant « France Agrivoltaïsme » regroupant les filières énergétique, agricole et agroalimentaire, le monde académique ainsi que les secteurs financier et assurantiel.

L’agrivoltaïsme, c’est placer au-dessus des cultures agricoles des persiennes photovoltaïques pilotables, soit pour faire de l’ombre aux plantes (et produire de l’électricité à plein à ce moment), soit laisser passer la lumière et donc moins produire d’électricité. Lesdites persiennes permettent également d’abriter les plantes des intempéries préjudiciables aux cultures, comme la grêle… On est loin des serres couvertes de panneaux photovoltaïques.

L’objectif est d’améliorer les conditions agro-climatiques des plantes et la résilience des cultures, aidant ainsi les agriculteurs à faire face au changement climatique et les aléas extrêmes qui y sont afférents.

En outre, l’agrivoltaïsme ne « cannibalise » aucun terrain, dans la mesure où les panneaux sont implantés au-dessus des cultures.

La rentabilité liée à la production d’électricité est forcément plus limitée qu’avec des installations dédiées, mais elle s’associe à celle de l’agriculture qui en bénéficie.

Préserver aussi la ressource en eau

Une installation agrivoltaïque se compose de panneaux photovoltaïques positionnés à environ quatre mètres au-dessus des cultures, pour permettre le passage des engins agricoles. Orientables, les panneaux sont pilotés par une solution logicielle faisant appel à l’intelligence artificielle en fonction des besoins physiologiques de la plante, des modèles météorologiques et des données hydriques. L’agrivoltaïsme permet en effet, en faisant de l’ombre, d’économiser également l’eau.

La solution est d’ores et déjà en œuvre dans les zones méridionales de France, et elle est adaptable à de nombreuses cultures, notamment la viticulture, mais aussi les vergers (abricot, pêches, etc.) sans oublier le maraîchage, gourmand en eau et dont la zone sud de la France est largement dotée. Selon les premiers retours d’expérience, l’agrivoltaïsme permettrait d’économiser quelque 30 % d’eau pour les cultures maraîchères, et 20 % environ pour la vigne, d’après Sun’Agri, qui développe cette solution depuis près de 10 ans, notamment en région Occitanie.

La France pionnière

« La France est le porte-étendard de cette technologie de pointe », indique France Agrivoltaïsme à l’occasion de la création de l’association de la filière, lancée par deux pionniers et leaders mondiaux du secteur, REM Tec et Sun’Agri. Aux côtés de ces deux « historiques », se sont associés un bureau d’ingénierie en énergie solaire Kilowattsol, un développeur et producteur d’énergie Altergie Développement, et Râcines, la plateforme de financement dédiée aux projets agrivoltaïques.

L’agrivoltaïsme a bénéficié des appels d’offres de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), depuis 2019, en désignant dans le cadre de ses appels d’offres une centaine de projets agrivoltaïques.

En outre, en parallèle, « l’Ademe a effectué des travaux pour définir l’agrivoltaïsme ; la Plateforme Verte a un groupe de travail sur les bonnes pratiques dans l’agrivoltaïsme ; et enfin l’initiative Cultivons Demain ! a été lancée en novembre  2020 », signale France Agrivoltaïsme.

L’association vise à promouvoir l’agrivoltaïsme, en priorisant les solutions à fort impact agricole, à représenter la filière auprès des différentes parties prenantes (pouvoirs publics, organisations professionnelles…), à étudier et défendre les droits et intérêts de ses membres, et à développer l’information et la formation sur l’agrivoltaïsme.

France Agrivoltaïque est constituée de cinq collèges en cours de constitution (filières agricole et agroalimentaire, filières de l’énergie, recherche et éducation, finance et assurance et solutions technologiques agrivoltaïques) et s’appuie d’ores et déjà sur trois commissions pour structurer et élever les standards de cette industrie naissante : certification/label, réglementation, international.

« Notre premier objectif vise à sensibiliser les pouvoirs publics sur la nécessité de maintenir une ambition forte des mécanismes de soutien à l’agrivoltaïsme, notamment dans le cadre des appels d’offres de la CRE et des aides à l’agriculture, en particulier celles du Plan de relance pour l’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques », a déclaré Antoine Nogier, de Sun’Agri, et premier président de France Agrivoltaïsme, à l’occasion du lancement de l’association.

Pour aller plus loin

Posté le par Joël Spaes

Les derniers commentaires

  • Bonjour,
    Définir l’Agrivoltaïsme uniquement comme des « persiennes photovoltaïques pilotables » est selon moi très réducteur :
    l’Agrivoltaïsme comprend tous les projets de production agricole doublés d’une co-production PV, aussi bien les systèmes d’Agrivoltaïsme « dynamiques » type Sun’Agri et Ombrea que d’autres types de projets. J’aurais même tendance à y classer les serres photovoltaïques qui ne sont à présent plus des prétextes pour les développeurs mais de vrais outils au service des agriculteurs.
    Je soutiens malgré tout toute communication à ce sujet ! l’Agrivoltaïsme, en répondant à deux des problématiques contemporaines (Alimentation et énergie), est selon moi une des solutions à développer (là où c’est pertinent) sur tout notre territoire.

  • Merci pour ce papier et heureux de voir, Joël, que tu es toujours à la fine pointe de l’actualité des renouvelables. Amicalement. ybc


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