On sait les difficultés rencontrées par la filière au silicium cristallin à ses débuts, pour avoir voulu démarrer sa carrière en remplacement des groupes Diesel sur un marché non solvable (les pompes africaines) aux besoins immenses, et sur un marché solvable (les faisceaux hertziens) aux besoins relativement limités. On pourrait donc penser a priori que si les couches minces ne sont pas capables de se substituer à la filière cristalline, par un coût de production moindre pour des performances semblables, leur avenir est sérieusement compromis. Ce serait ne pas voir les avantages concurrentiels propres aux filières « couches minces ».
Les caractéristiques des cellules photovoltaïques en couches minces qui dans certaines applications, peuvent les rendre plus attrayantes ou plus performantes que les cellules cristallines sont :
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la grande flexibilité de taille et de forme permettant de faire des modules sur mesure ;
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l’esthétique (couleur foncée, homogène et uniforme, connections des cellules en série presque invisibles à l’œil) ;
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une gamme variée de tensions et de courants dont les limites ne sont fixées que par l’optimisation des largeurs de bandes ;
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la possibilité de les rendre vraiment semi-transparentes ;
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la possibilité de les intégrer sur toutes sortes de substrats, notamment des supports souples ;
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la capacité de faire des générateurs 12 V de petite taille beaucoup moins chers que les générateurs cristallins équivalents (pénalisés par la découpe et les coûts d’assemblage de petites cellules) ;
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la capacité de faire des générateurs monolithiques de très grande taille (jusqu’à 2 m2).
Les technologies photovoltaïques des couches minces devront affronter plusieurs obstacles dans leur quête de diminution des coûts pour devenir compétitives avec les sources traditionnelles d’électricité.
Indépendamment des aspects commerciaux, de circuits de distribution et de marges de distributeurs, qui gouvernent à l’heure actuelle le prix de vente final au consommateur, vu sous l’angle du producteur industriel, pour améliorer les coûts des modules il est nécessaire de progresser sur trois fronts :
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la performance des modules (rendement ou Wc/m2) ;
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le coût de fabrication (€/m2) ;
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le volume de production (économie d’échelle).