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Les technologies 4.0 rendent les entreprises industrielles plus résilientes

Posté le par Chaymaa Deb dans Entreprises et marchés

Depuis le début de la crise sanitaire, les entreprises industrielles sont confrontées à des difficultés liées au fonctionnement de leurs chaînes de valeur. Dans ce contexte, il apparaît que le recours aux technologies 4.0 pourrait aider les entreprises à faire face aux nouvelles demandes plus efficacement.

Depuis le début de la crise liée à l’épidémie de Covid-19, plusieurs chaînes de valeur d’entreprises industrielles ont été perturbées. Lors de la première phase de confinement, la rupture des approvisionnements en matières premières venues de l’étranger a engendré des arrêts de production. Dans d’autres cas, les industriels n’étaient pas suffisamment armés pour répondre rapidement aux nouvelles demandes de leurs clients, motivées par la crise. C’est pourquoi Emmanuelle Perret, chargée de mission à l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) de l’Ain, considère que « la crise sanitaire questionne la chaîne de valeur et incite à la repenser ».

C’est dans ce contexte que, lors de la troisième journée du Sommet 4.0, universitaires et professionnels de l’industrie ont questionné les avantages des technologies 4.0 pour faire face à ce type de problématiques. Cette rencontre a été organisée par l’UIMM de l’Ain et l’Institut polytechnique de Grenoble (Grenoble INP). « Les entreprises se doivent d’être flexibles, résilientes dans toutes les conditions », estime Fabien Mangione, enseignant-chercheur en génie industriel à Grenoble INP. Or, depuis les années 1990, l’industrie s’est habituée au fait que les objets à faible valeur ajoutée soient fabriqués à l’étranger. Et un rapide rétropédalage sur ce point semble complexe à mettre en œuvre.

Suivi en temps réel avec l’IoT

Fabien Mangione rappelle qu’en temps de crise, la première urgence pour une entreprise est d’assurer sa « survie » en maintenant son activité. Ensuite, elle doit réussir sa reprise en tâchant de retrouver un fonctionnement stable. La condition essentielle pour que ces deux phases se déroulent correctement est que des informations sur les besoins des clients arrivent sans délai jusqu’aux décisionnaires. Ce n’est qu’à ce titre que l’entreprise peut adapter son offre aux besoins du marché. Or souvent, comme le rappelle Fabien Mangione, cette remontée de données relatives aux clients ne s’effectue pas dans de bonnes conditions.

Afin d’éviter cet écueil, les entreprises pourraient s’appuyer sur l’Internet des objets (IoT). « Les objets connectés vont se positionner comme support à la chaîne de production » explique Philippe Bianic, chargé de mission de la chaire 4.0 de l’UIMM de l’Ain. Avec l’aide de ces objets, les industriels seront en capacité d’optimiser les opérations. Par exemple, ajouter un capteur sur un boulon permet de vérifier qu’il est bien serré, sans besoin de geste superflu. Un autre avantage de l’IoT est de pouvoir suivre l’évolution du produit chez le client. Philippe Bianic affirme qu’avec l’IoT émergera un nouveau type de services basé sur le suivi en temps réel. Cela concernera aussi bien les déplacements, la gestion des stocks ou des performances d’un produit.

La fabrication additive adaptée aux nouvelles exigences

L’autre grande solution 4.0 pour favoriser la résilience des entreprises est la fabrication additive. Cette technologie repose sur le principe de l’impression 3D, généralement à partir de polymères. Les impressions en métal sont moins courantes, car leur prix est plus élevé. Selon Julien Bajolet, chargé de mission au centre de formation AFPMA de l’Ain, cette solution permettrait de fabriquer rapidement des pièces à faible valeur ajoutée. Les objets sont imprimés directement à partir d’un fichier CAO, rapidement et pour un prix bas. De ce fait, la fabrication de ce type de pièces qui se faisait généralement à l’étranger peut être réalisée localement.

De plus, l’impression de pièces permet plus facilement les personnalisations demandées par les clients. « Tous ces avantages rendent la fabrication additive très utile dans le cadre d’une crise mondiale qui nécessite d’avoir de nouvelles pièces rapidement », ajoute Julien Bajolet. La flexibilité ainsi obtenue permet aux entreprises de mieux s’adapter aux nouveaux calendriers imposés par les clients. Depuis le début de la crise, Christophe Jacquemet, PDG du groupe Jacquemet spécialisé dans la fabrication de pièces métalliques a constaté qu’il a moins de visibilité qu’auparavant sur ses commandes. Selon lui, l’horizon n’est plus que de 2-3 semaines contre 6-8 semaines avant la crise. Pour gagner en réactivité, ce chef d’entreprise a décidé d’investir dans une imprimante 3D.

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Posté le par Chaymaa Deb


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