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L’industrie 4.0 implique de repenser la formation des salariés et des étudiants

Posté le par Chaymaa Deb dans Entreprises et marchés

La place prépondérante du numérique dans l'industrie implique que les salariés soient au fait des dernières avancées technologiques. Or, plus d'un tiers d'entre eux ne s'y sent pas prêt. Lors de la deuxième journée du Sommet 4.0, les parties prenantes du secteur industriel de l'Ain se sont demandé comment venir à bout de cette problématique.

Afin que les entreprises industrielles puissent tirer le meilleur profit des avancées du numérique, il sera nécessaire que les pratiques des salariés soient mises à jour. Cette réflexion était au cœur des réflexions de la deuxième journée du Sommet 4.0. Cet événement est organisé par l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) et l’Institut polytechnique de Grenoble (Grenoble INP). « Tout prend du temps, mais parfois le temps technologique s’accélère », constate Françoise Diard, cheffe du service emploi à l’UIMM.

L’un des plus grands défis de l’industrie 4.0 est de convertir tous les employés du secteur industriel à ses pratiques et à ses codes. Or, Emmanuelle Perret, chargée de mission à l’UIMM de l’Ain, rappelle que 31 % des salariés ne se sentent pas prêts à la transformation numérique des entreprises. De plus, 42 % responsables des ressources humaines considèrent que leurs collaborateurs sont dépassés par la technologie. Or dans le même temps, « les métiers de l’industrie changent, et de nouveaux métiers apparaissent », indique Valérie Rocchi, chargée de mission Recherche et Innovation pour la thématique Systèmes de Production à Grenoble INP.

Le défi technologique de l’industrie 4.0

C’est pour faire face à cette nouvelle réalité professionnelle que l’accord de branche de l’industrie daté du 17 mai 2010 – toujours en vigueur actuellement – définit l’existence d’un défi technologique. Il met en lumière la nécessité de s’adapter et de maîtriser rapidement les nouveaux outils numériques. Afin d’illustrer ce point, Françoise Diard, cheffe du service emploi à l’UIMM, prend l’exemple du cube immersif 3D du centre de réalité augmentée de Saint-Nazaire. Cet outil de prévisualisation qui simule les effets du vent, des vagues, du bruit ou encore du vertige peut servir à préparer en amont une intervention sur une éolienne offshore.

« Ce sont des outils que nous n’avions pas avant, qui sont extrêmement puissants, qui changent la manière de travailler », indique Françoise Diard. Cependant, si l’employé n’est pas formé à l’utilisation de cet outil, il ne peut pas profiter des avantages liés à cette innovation. C’est pourquoi l’objectif « est de former des gens qui vont voir un pourcentage de leur activité consacré à l’utilisation de ces techniques-là parce que petit à petit, ça va changer leur manière de travailler », résume Eric David, professeur d’opération industrielles et numériques à l’EM Lyon.

Eric David ajoute que pour attirer des nouvelles compétences internes, plusieurs possibilités sont offertes aux entreprises. La première est de faire appel à des employés polyvalents, qui maîtrisent plusieurs compétences. La deuxième est de recruter un salarié en temps partiel, dont le temps serait partagé entre plusieurs entreprises. Les deux autres options évoquées sont l’appel à des freelances pour des missions ponctuelles ou recourir au prêt de main d’œuvre inter-entreprises.

La jeunesse formée en conditions industrielles réelles

Les actions de formations réalisées auprès des salariés en poste ne sont pas les seules nécessaires. Les changements induits par l’industrie 4.0 nécessitent également que la formation des jeunes soit adaptée avant même leur arrivée en entreprise. À Grenoble INP, les apprentissages destinés aux futurs salariés de l’industrie numérique se veulent pluridisciplinaires. C’est pourquoi les étudiants sont formés en conditions réelles, dans des learning factories. « La learning factory permet aux étudiants d’appréhender sur le site académique le milieu industriel réel et ses problématiques avec des équipements à l’état de l’art. C’est la reconstitution d’ateliers industriels avec des cas industriels réels », explique Valérie Rocchi.

Et conformément au souhait du gouvernement, l’État intervient également dans la formation de ces jeunes. Ainsi, la région Auvergne-Rhône-Alpes agit concrètement. De ce fait, des soutiens de plusieurs ordres sont apportés aux centres de formation. Cela passe notamment par de la sensibilisation, mais aussi par des investissements financiers. « Le sujet n’est plus de savoir comment financer les formations, mais plutôt de savoir comment les adapter le mieux possible pour répondre à une exigence de filière », explique Stéphanie Pernod Beaudon, vice-présidente du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, déléguée à la formation professionnelle.

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Posté le par Chaymaa Deb


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