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La ville de demain est-elle réalisable ? 5 projets pour le prouver

Posté le par Sophie Hoguin dans Innovations sectorielles

Porté par la Mairie de Paris et organisé par Numa, un accélérateur de start-up, le programme DataCity visait à faire émerger des solutions pour la ville de demain grâce à une collaboration entre start-up, industriels et acteurs publics. Un pari plutôt réussi !

La première édition du programme DataCity vient de s’achever par la présentation des 5 solutions expérimentées autour de 4 thèmes : réduction de la consommation énergétique, mutualisation des flux énergétiques, amélioration de la mobilité de proximité et optimisation des espaces publics. Des initiatives originales qui vont pouvoir maintenant être testées grandeur nature.

DataCity-

Faisabilité démontrée en 9 mois

Au dernier trimestre 2015, l’agence Numa, accélérateur de start-up qui met en relation des compétences autour de l’innovation et du numérique, commence un travail de préparation pour la Mairie de Paris. Objectif : identifier les thèmes et défis que la ville de demain doit relever pour devenir durable et intelligente. En janvier 2016, la Mairie de Paris lance son appel à projet : 190 candidatures – dont 20% sont internationales. Cinq start-up sont choisies fin février. Numa se charge de leur accélération et de la mise en commun des ressources des acteurs publics et de grands groupes partenaires comme Vinci, Suez ou Nexity pour que les premières expérimentations puissent voir le jour avant fin mai et prouver leur faisabilité.

Energie : agir sur les comportements

Deux projets portaient sur la réduction de la consommation d’énergie grâce à une optimisation des comportements. Pour le premier, eGreen a travaillé avec Suez Consulting pour réduire les consommations d’énergie via une application de suivi des consommations aux fonctionnalités pédagogiques et ludiques. L’expérimentation s’est déroulée au siège de Suez à Nanterre qui accueille 250 collaborateurs. Les locaux ont été équipés de capteurs qui mesurent en temps réel les consommations d’électricité, d’eau, de gaz et la température intérieure. Après 3 semaines d’expérimentation, les résultats étaient plutôt prometteurs : diminution de 7% des consommations d’eau et de 42% des consommations de chauffage. Plus de 80% des collaborateurs affirment que l’aspect challenge ludique a été utile pour les motiver. En effet, en plus de l’accès à une plateforme internet récapitulant les consommations et fournissant des conseils d’écogestes, eGreen motive les participants grâce à des challenges entre voisins, anonymes et par l’attribution de GreenPoints quand un objectif est atteint. En gagnant suffisamment de GreenPoints l’utilisateur contribue au financement d’un projet de développement durable.

L’entreprise s’apprête désormais à lancer des levées de fonds pour d’autres démonstrateurs en immeuble collectif ou en milieu professionnel sur une durée plus pertinente d’un an.

Monitorer toutes les anomalies

Dans le même genre de concepts, Sensewawes a développé une solution d’analyse des consommations qui permet de détecter des anomalies de consommation en temps réel. Son outil, « Sweave », transforme les données des compteurs électriques, d’eau ou de gaz en informations pratiques pour les gestionnaires : une notification est envoyée dès qu’une anomalie est détectée. Dans le cadre de DataCity, Sensewawes a travaillé avec Setec ingénierie sur plusieurs bâtiments pour valider son outil.

Mutualiser les flux d’énergie

Openenergy a collaboré avec Nexity pour prouver la possibilité de mutualiser les énergies à l’échelle d’un îlot. Trois bâtiments aux usages complémentaires (bureaux, crèche, logements) ont été choisis pour cette expérimentation. Résultats :  l’ensemble tertiaire de Nexity pourrait alimenter une crèche et 400 logements. Un concept de mutualisation qu’Openenergy doit appliquer dès 2017 sur des projets de rénovation ou de construction.

Améliorer les déplacements de proximité

Padam et Vinci ont travaillé main dans la main pour simuler la mise en place d’un système de bus de proximité flexible et dynamique dans le 19e arrondissement. Objectif : adapter les trajets en temps réels à la demande des usagers. L’expérimentation montre qu’avec une flotte de seulement 11 minibus, 70% des déplacements particuliers pouvaient être couverts et qu’au moins la moitié d’entre eux seraient plus rapide qu’en transport en commun.

Réaménager la ville pour les piétons

La start-up QuCit a mis au point une évaluation de données subjectives ressenties par les piétons (confort, stress, sécurité) à partir de données mathématiques pour évaluer a priori les réaménagements d’espace publics et leur impact sur les piétons. L’expérimentation s’est déroulée place de la Nation à Paris via le recueil de réponses de plus de 1000 personnes et a permis d’identifier les zones les plus anxiogènes ou les plus appréciées. Des informations pertinentes avant le travail du réaménagement de la place.

En route pour DataCity#2

Fort de ce succès, la mairie de Paris a d’ores et déjà annoncé qu’elle porterait aussi une seconde édition de DataCity en 2017. La RATP a d’ailleurs déjà manifesté son intérêt. En outre, DataCity s’exporte déjà dans d’autres villes : Numa prépare un programme similaire à Bangalore (Inde) et Casablanca et Mexico s’y intéressent. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a aussi annoncé qu’elle présenterait le projet au C40, un réseau de plus de 80 villes engagées dans la lutte et l’adaptation au changement climatique.

Par Sophie Hoguin

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