Depuis le début des années 1970 et de manière exponentielle depuis les années 2000, le développement des nanoparticules est un domaine en pleine expansion pour les applications biomédicales, notamment dans le cadre des traitements des cancers ainsi que pour leurs diagnostics. Leurs propriétés remarquables (optiques, physiques, thermiques, chimiques…) permettent à ces nano-objets d’être utilisés en tant que vecteurs et/ou à des fins diagnostiques mais également comme médicaments à part entière. La facilité et la grande liberté de synthèse et de fonctionnalisation par des molécules, et notamment des substances actives, ont conduit à la constitution d’un catalogue important et diversifié d’objets nanoparticulaires pharmaceutiques.
De nombreux types de nanoparticules ont été utilisés ou sont en cours d’évaluation préclinique, voire clinique. Qu’il s’agisse de nanoparticules organiques ou inorganiques, ces nano-objets se trouvent sous forme colloïdale (en suspension dans un solvant) ou immobilisés sur des surfaces. Ceci a permis leur utilisation à la fois comme médicament et dans le domaine du dispositif médical.
L’échelle nanométrique est intéressante dans le domaine pharmaceutique du fait des propriétés remarquables des nano-objets telles que :
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une surface spécifique très importante permettant la formation de réservoirs conséquents en principes actifs ;
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une taille en adéquation avec le passage de barrières (peau, barrière hémato-encéphalique, intestinale, fœto-placentaire…), avec les risques associés (toxicité, dissémination…) ;
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une possibilité de ciblage de la zone à traiter.
Les nanoparticules en tant que médicaments doivent être soumises aux mêmes réglementations internationales que tout autre médicament actuellement sur le marché. Les méthodes de contrôle actuelles des nano-objets sont principalement issues du domaine des matériaux et sont encore insuffisamment adaptées au domaine pharmaceutique. En effet, la détermination de la pureté (teneur en substance principale) et des impuretés (dégradation, intermédiaires de synthèse, solvants résiduels…) reste mal définie.
Dans cet article, après l’introduction de quelques notions de base auprès des lecteurs pour mieux appréhender le domaine des nanoparticules, un récapitulatif des médicaments et dispositif médicaux sur le marché et en développement sera réalisé. Puis sera abordé le contrôle du médicament classique avant de se focaliser sur la réglementation et le contrôle qui seraient les plus adaptés aux nanoparticules utilisées comme médicaments. Cet article discute des méthodes de caractérisation et de contrôle des nanoparticules en tant qu’ingrédients pharmaceutiques. La réglementation des dispositifs médicaux ne sera pas traitée dans ce dossier.
Seront abordées les difficultés engendrées par l’échelle nanométrique dans le cadre du contrôle et du suivi des nano-objets. La dernière section s’intéressera à la balance bénéfices/risques de ces objets, au vu des avancées scientifiques, technologiques et cliniques sur le sujet.