Le recyclage des matériaux routiers est une impérieuse nécessité vis-à-vis de la protection de l'environnement : économie de ressources naturelles (granulats), d'espaces naturels (décharges), d'énergie, réduction des gaz à effet de serre.
Tous les matériaux routiers sont recyclables. Ils peuvent être réutilisés, soit en centrale, soit en place. Le recyclage en place procure des économies de transport supplémentaires.
Il existe tout un éventail de techniques de recyclage, dont le choix dépendra de la nature du matériau à réutiliser, de son mode de traitement et de la destination finale du produit en résultant.
Le degré de pénétration des opérations de recyclage est très variable d'un pays à l'autre, et même d'une région à l'autre. Ainsi, en Europe du Nord, le recyclage est quasiment systématique. Aux États-Unis, la situation est fort différente d'un état à l'autre. Quel que soit le pays, le recyclage s'est développé plus tôt et plus vite dans les zones fortement urbanisées, confrontées à l'éloignement croissant des carrières et à la rareté des sites de décharge.
En France, les recyclages et retraitements ont démarré vers la fin des années 1970, à la suite du premier choc pétrolier. Leur développement a ensuite été plutôt lent, du fait de l'abondance des carrières et des postes d'enrobage. La situation a toutefois commencé à changer significativement dans les années 1990, avec l'apparition d'une législation plus sévère, interdisant, en particulier, la mise en décharge de matériaux autres que les déchets « ultimes » (non réutilisables) et imposant de valoriser les matériaux existant dans des chaussées (loi du 13 juillet 1992). Depuis, l'augmentation du prix de l'énergie et du bitume a fait le reste, si bien qu'aujourd'hui, le recyclage des matériaux routiers est à peu près systématique. Par contre, comme on le verra plus loin, leur valorisation n'est pas encore maximale.
Le recyclage en place est globalement moins « industriel que le recyclage en centrale : une certaine hétérogénéité des matériaux peut subsister, la qualité du malaxage est généralement moindre. Par contre, il est particulièrement bénéfique en termes de développement durable. Enfin, comme on va le voir, la palette des machines de traitement en place est très large : elle va de l'engin rustique à la machine multifonctions très sophistiquée.
Ce dossier complète le [C 5 620] traitant du recyclage en centrale.