Le contexte réglementaire, normatif et la pression des marchés conduisent de plus en plus d’entreprises à développer une démarche préventive d’intégration de l’environnement dès la conception des produits. Cette approche permet, en effet, la minimisation des impacts à la source dans une optique de prévention des pollutions sur tout le cycle de vie du produit ou du service, c’est-à-dire depuis l’extraction des matières premières jusqu’à la fin de vie, soit « du berceau à la tombe ». Elle est largement préférable à l’approche curative, à savoir le traitement des impacts environnementaux générés par une activité, qui reste toujours majoritaire au sein de la culture industrielle.
L’écoconception n’est pas récente : depuis les années 1990, l’Union européenne a développé des outils de reconnaissance des démarches, comme l’écolabel en 1992, et des directives dans différents domaines afin d’inciter les acteurs à agir.
L’écoconception est définie dans le rapport technique ISO/TR 14062 comme étant « l’intégration des aspects environnementaux dans la conception et le développement de produits ». Cette prise en compte de l’environnement dès la conception du produit, le terme « produit » englobant à la fois les biens matériels et les services, s’est fortement développée depuis le début des années 2000 et les entreprises perçoivent de plus en plus l’écoconception comme un enjeu concurrentiel et une source d’innovation. La démarche reste encore peu appliquée dans les petites et moyennes entreprises.
L’écoconception est également portée par un des 17 objectifs de développement durable (ODD) de l’agenda de l'ONU adopté en septembre 2015 concernant les modes de consommation et de production durables, visant à « faire plus et mieux avec moins ».
Une des difficultés relevées dans la mise en place de la démarche vient d’une profusion d’outils d’écoconception difficile à appréhender, ces outils se déclinant selon diverses approches (qualitative versus quantitative ; évaluation des impacts versus préconisation…) depuis les outils les plus simples et pragmatiques possibles jusqu’aux outils de type logiciels les plus élaborés, afin d’aider son utilisateur dans sa fonction. L’objet de cet article est de proposer, dans un premier temps, une cartographie de ces outils en les classant les uns par rapport aux autres d’après leurs types d’approche. Une présentation plus spécifique et détaillée de chaque type d’outil est ensuite réalisée. Une dernière partie est consacrée à une approche plus pragmatique de ces outils en fonction des étapes de développement des produits, des acteurs amenés à les utiliser dans une démarche d’écoconception et des perspectives d’évolution.