Ingénierie financière de projets d'innovation
Financement de projets d'innovation

La particularité de l'innovation est qu'elle conduit à des résultats incertains, voire inattendus qui peuvent modifier de manière importante le financement prévu. On sait par expérience que de nombreux projets d'innovation ont conduit à des révisions des dépenses pouvant augmenter considérablement le coût prévu initialement. On sait aussi que l'échec est courant et qu'il est nécessaire parfois d'arrêter le projet en cours de route compte tenu d'un verrou qui ne peut être levé, ce qui entraîne une perte pour l'entreprise, les dépenses engagées pour le projet ne seront, en effet, pas remboursées par de futures recettes.

De ce fait, il est souvent nécessaire de procéder par étapes plutôt que de lancer un projet ambitieux, à risques élevés, sans avoir jalonné l'avancement des travaux de manière à réviser l'estimation du financement. Les mécanismes de financements publics prévoient en effet différents modes de financement des projets selon leur degré de maturité.

Pour fixer les idées, on rappelle qu'un projet innovant se décompose en plusieurs étapes qui sont décrites amplement dans l'article qui traite de ce sujet et rappelées dans la figure 8 [AG 2 232].

La première étape, qui est celle de la formulation est cruciale, il s'agit en effet d'évaluer dans quelle mesure le projet est suffisamment mature. Plusieurs options peuvent se présenter alors, citons les deux cas extrêmes :

• l'entreprise a besoin de conduire des travaux de R pour s'assurer de la faisabilité technique, ou une étude de marché car elle ne connait pas suffisamment le marché qu'elle veut investir, une étude d'antériorité sur les brevets car elle n'a pas vérifié les droits d'exploitation, etc. Dans ce cas, il est sans doute préférable de limiter le projet à une première étape de faisabilité, en prévoyant un financement uniquement pour cette étape ;

• l'entreprise dispose d'éléments et d'études préliminaires qui lui garantissent une probabilité élevée de réussite,...