Dans le nanomonde, les objets sont extrêmement petits, ils présentent des propriétés particulièrement intéressantes et différentes de celles qu’ils ont dans le monde macroscopique. La réactivité d’un matériau dépend de la zone de contact qu’il présente avec son environnement, et c’est une fonction croissante de sa surface spécifique. Les valeurs de la surface spécifique d’une nanoparticule, grandeur définie en mètres carrés par gramme, illustre bien cette augmentation gigantesque de surface quand le diamètre diminue. Plus la taille des nanoparticules est petite, plus grande est la proportion d’atomes en surface. La taille, la forme cristalline ou non du matériau, la charge, la solubilité, sont des paramètres importants. En plus des propriétés de réactivité, les propriétés physico-chimiques, optiques, électriques, sont remarquables, ce qui peut expliquer l’intérêt que l’on porte aux nanoparticules. En conséquence, beaucoup de nouvelles recherches ont vu le jour ; elles ont été suivies de développements industriels dans de nombreux domaines, parfois ignorés des consommateurs. Dans cet article sont prises en considération seulement les nanoparticules minérales de dioxyde de titane (TiO2) et d’argent (Ag0) utilisées dans certains produits de consommation courante. Leur impact sur la peau sera décrit à partir des publications significatives disponibles. Les vecteurs d’exposition, les résultats des études de toxicité seront abordés ainsi que les mécanismes d’intoxication, quand ils sont connus. Le dioxyde de titane et l’argent sous forme nanométrique présentent chacun des bénéfices mais aussi des risques et il est difficile pour le moment pour le consommateur de faire un choix judicieux car les risques ne sont pas établis de façon certaine. Compte tenu de l’état des connaissances, cet article va poser plus de questions qu’il n’apportera de réponses. Par convention d’écriture et pour plus de simplicité, le terme « nanotitane » sera employé à la place de nanoparticules de dioxyde de titane.