Les nanotechnologies suscitent autant d’intérêt que de rejet selon l’angle par lequel on les aborde . Pour certains, elles constituent un énorme vivier d’applications car les nanomatériaux qui en découlent possèdent des propriétés spécifiques inédites comparées aux matériaux correspondant à des échelles microscopiques. Ajouté au fait que les nanomatériaux se présentent sous une multitude de formes (nanoparticule, nanofilament, nanofeuillet…), cela représente une infinité d’applications. Certaines couvrent déjà de nombreux objets de la vie quotidienne comme par exemple en microélectronique pour miniaturiser les appareils électroniques, en médecine pour cibler des zones de l’organisme en diagnostic ou en thérapie, dans le bâtiment pour obtenir des peintures ou des vernis aux vertus protectrices ou en cosmétique ou dans l’habillement avec les textiles. Pour d’autres publics, en revanche, les nanomatériaux sont des poisons invisibles, auxquels nous ne prêtons pas suffisamment attention. Pour comprendre ce qu’est un nanomatériau, nous reviendrons sur les définitions actuelles et leurs champs d’application. Nous définirons également plusieurs termes tels que nano-objet et nanoparticule. L’un des domaines dans lequel les nanomatériaux sont présents est l’alimentation. Nous verrons ici quels sont les nanomatériaux utilisés pour fabriquer des denrées alimentaires, les effets recherchés, les mesures prises par les agences de sécurité des aliments pour contrôler leur innocuité et protéger le consommateur et la limite des données actuellement disponibles.