4. Aspects normatifs, sanitaires et réglementaires
L’acceptation sociétale des textiles incorporant des nanotechnologies est délicate, en particulier en Europe. L’évaluation des risques associés depuis la fabrication jusqu’à la fin de vie de ces textiles est une tâche d’importance fondamentale qui doit être prise en compte. Le peu de recul des scientifiques dans ce domaine s’ajoute à un manque de connaissances et freine la mise en place d’une réglementation commune.
4.1 Mesures et détections adaptées aux nanotextiles
Depuis quelques années, on voit apparaître au niveau des laboratoires des méthodes de caractérisation spécifiquement adaptées aux textiles contenant des nanomatériaux. L’étude globale sur le cycle de vie des nanotextiles rendue par l’Empa confirme les voies potentielles de diffusion des nanomatériaux dans l’environnement : des matières premières à la fin de vie, ce sont les étapes d’utilisation (usure et entretien) et de fin de vie qui ont le plus d’impacts. Le laboratoire suisse de l’Empa a montré que des nanoparticules d’argent se retrouvaient dans l’eau de lavage de nanotextiles aux propriétés antibactériennes à base d’argent . La quantité perdue varie en fonction de la nature du traitement (méthode d’incorporation de l’argent dans le textile), entre 1 % et 45 %, et est maximale lors du premier lavage. Dans le cas d’une incorporation de nanoparticules d’argent, cette même étude montre que la taille des objets influence leur résistance au lavage : plus ils sont gros, moins ils tiennent aux lavages. Par contre, la distribution de tailles des particules rejetées est peu dépendante de celle des particules d’origine. L’effet abrasif du lavage est primordial dans le relargage des particules alors que la présence d’additifs (acide peracétique, eau oxygénée) sensés favoriser la dissolution de l’argent ne joue pas de rôle majeur. Cette étude est pionnière dans le domaine et assoit les bases des réflexions futures....
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