L’analyse par injection en flux continu (Flow Injection Analysis FIA) consiste, dans son principe le plus simple, en l’injection d’un petit volume (µL) d’une solution échantillon dans un fluide en mouvement ; ce liquide transporteur, qui se déplace de façon continue, n’est pas segmenté, et la zone formée par l’injection répétée de l’échantillon est ainsi transportée vers un détecteur afin d’enregistrer les variations d’un paramètre physique ou physico-chimique caractéristique de l’échantillon ou, le plus souvent, de l’un de ses éléments constitutifs.
Dans son principe, l’analyse en flux continu se distingue cependant de l’analyse en flux segmenté puisque en effet, dans ce dernier cas, les échantillons sont séparés par des bulles d’air et conservent leur identité. De plus, pour cette dernière technique, si des réactions chimiques sont mises en jeu, on s’efforce d’atteindre l’équilibre avant le passage dans le détecteur approprié, ce qui n’est pas toujours le cas de la FIA. L’analyse en flux continu se distingue aussi des méthodes de la chromatographie en phase liquide car elle ne fait, en général, pas appel à la séparation des constituants du mélange à analyser.
On peut ainsi dire, de façon schématique, que l’originalité de l’analyse en flux continu et de ses possibilités analytiques [1] est définie par les deux points suivants :
Bien que récemment développée, la FIA est déjà largement utilisée dans les laboratoires d’analyses : en 1990, plus de 3 000 articles avaient déjà été publiés. Depuis, cette technique a suscité de nombreux travaux, tant sur ses aspects théoriques que sur le plan technologique ou sur celui des applications analytiques et, aujourd’hui, l’analyse par injection en flux continu est devenue une technique automatique rapide, simple et élégante. Plus récemment est apparue ce qu’on appelle l’analyse à injection séquentielle qui dérive de la FIA mais pour laquelle les débits sont variables au cours du temps.