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Automobile, électricité et hydrogène engagés pour massifier l’électromobilité

Posté le par Joël Spaes dans Énergie

L’Avere-France, le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), France Hydrogène (ex-Afhypac), la Plateforme automobile (PFA) et l’Union française de l’électricité (UFE) s’engagent pour accélérer les ventes de véhicules à faibles émissions et massifier l’électromobilité.

Quasiment un an jour pour jour après la promulgation de la loi d’orientation des mobilités (LOM), les filières de l’automobile, de l’électricité et de l’hydrogène ont rendu public un rapport commun autour de l’objectif 2040 inscrit dans la LOM.

Les acteurs de l’électromobilité entendent aider notamment les décideurs publics, en identifiant les initiatives à prendre dès à présent et les verrous à lever (aux niveaux national et européen) pour s’inscrire dans l’objectif fixé.

La coopération entre filières automobile et énergétique a tout son sens

Le rapport rappelle d’abord qu’« au regard des objectifs de décarbonation du secteur des transports poursuivis, que ce soit aux niveaux européens ou français, en 2030 ou en 2050, les véhicules électriques, c’est-à-dire les véhicules électriques à batterie (VEB) et les véhicules à hydrogène à pile à combustible (VEH PAC), ainsi que les différentes hybridations basées sur l’une et/ou l’autre de ces deux technologies, permettent de répondre pleinement à l’objectif du zéro-émission à l’usage si l’électricité ou l’hydrogène consommés sont produits de façon décarbonée ».

Dans ce cadre, la coopération entre filières automobile et énergétique « a tout son sens, dans la mesure où une approche globale de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), concernant le transport et l’énergie notamment, est nécessaire », insistent les filières. Sans oublier que l’électromobilité aura également un rôle à jouer pour améliorer la qualité de l’air et réduire les nuisances sonores.

Des recommandations pour lever les verrous

Le rapport reprend une série de verrous à lever pour atteindre les objectifs, en l’accompagnant de recommandations.

Il s’agit d’abord de « renforcer les dispositifs de soutien à l’achat pendant la première phase de l’essor des véhicules électriques pour permettre un changement d’échelle et avoir une politique fiscale adaptée sur le long terme pour favoriser le recours aux énergies décarbonées ».

Il faut ensuite « réduire les coûts des VE (VEB et VEH PAC) pour les rendre accessibles au plus grand nombre, tout en veillant à améliorer la compétitivité des sites de production en France », ne pas altérer, voire conforter la filière automobile française, et rendre compétitive l’offre d’hydrogène bas carbone dans les infrastructures publiques de distribution de carburants. Le rapport appelle notamment à « clarifier les objectifs nationaux afin que les développements de R&D soient faits avec des débouchés marchés clairs, et apporter un soutien à la R&D pour réduire le risque des acteurs de la filière ».

Logiquement, le rapport demande de « développer de façon massive les infrastructures publiques et privées – notamment dans les logements collectifs (droit à la prise) – pour accompagner et favoriser la demande en véhicules électrifiés », l’accent étant notamment mis sur la nécessité de déployer les stations hydrogène, et standardiser.

Ensuite, le document appelle à « garantir l’adaptation aux mutations industrielles : planifier conjointement entre Etat et représentants industriels les évolutions nécessaires en emplois, compétences, moyens de production, et les investissements nécessaires pour faire de l’Europe une force économique dans le développement et la production des batteries et des piles à combustibles », plus particulièrement en mettant en œuvre, conformément au contrat stratégique de filière signé entre l’Etat et la filière automobile, un plan de R&D défini par les filières et le secteur de la recherche, mais aussi en diagnostiquant rapidement les besoins en formations futures.

Ensuite, le rapport demande de prendre en compte les bénéfices et les impacts environnementaux sur toute la chaîne de valeur, y compris la production et le recyclage en France des batteries, notamment en renforçant et en poursuivant « les démarches d’économie circulaire déjà en place dans la filière automobile en y intégrant les problématiques des véhicules électriques et à hydrogène ».

Enfin, le document recommande de prendre en compte sérieusement la question des réseaux électriques, en accompagnant « la montée en puissance de l’électromobilité et les opportunités pour les réseaux électriques ».

Le rappel des objectifs

A moyen terme, les projections de la filière tablent sur une part de marché de près de 64 % de véhicules légers en bas-carbone en 2030, dont 39 % de VEB, 24 % d’hybrides rechargeables et 1 % VEH PAC, soit environ un parc de véhicules électrifiés d’environ 7,5 millions d’unités dont 300 000 véhicules hydrogène. A plus long terme, la loi d’orientation des mobilités tout comme la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) notamment permettent aux acteurs concernés d’avoir une visibilité sur la place visée de l’électromobilité dans le parc de véhicules. Sans oublier l’objectif de créer, in fine, une industrie française pérenne, compétitive et avec une forte capacité à l’export.

Ce travail commun a été structuré selon trois périodes de temps qui se caractérisent par des niveaux d’incertitudes différents. Les initiatives doivent ainsi se décliner sur le court terme (2018-2022 horizon du contrat stratégique), le moyen terme (2022-2030 et sur l’échéance européenne de baisse des émissions de GES) mais aussi sur le long terme (au-delà de 2030) pour s’inscrire sur la trajectoire de « l’objectif 2040 » de la LOM.

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Posté le par Joël Spaes

Les derniers commentaires

  • Merci Yves T. effectivement le rendement de la filière hydrogène est extrêmement faible nous obligeant à construire 6 fois plus d’infrastructure de production ENR pour un même usage, si l’on passe par le vecteur Hydrogène. Avant l’électrolyse on peut également ajouter l’épuration de l’eau, voir la montée en température qui consomme aussi de l’énergie.
    A noter également que la fièvre concernant l’hydrogène a déjà eu lieu en 2010 au Canada (fortes subventions), et finalement cela n’a rien donné. L’ensemble des étages de transformation font que ce vecteur n’est pas opportun sauf pour la production de puissance thermique importante (cuisson industrielle de viandes, sidérurgie), et uniquement si la transformation eau/hydrogène se fait un-situ. Nous avons le même problème en méthanisation où l’ensemble des opérations à mettre en œuvre pour réaliser de l’énergie à partir de la biomasse oblige à avoir une politique de subvention du kwh élevée, au détriment d’autres filières renouvelables.

  • Pour le plan de relance , la commission européenne , le ministère de la transition écologique demande que la priorité pour l’attribution des subventions aille pour la décarbonation de l’hydrogène consommée avant de développer de nouvelle utilisation .
    Pour la mobilité , prendre en compte le très mauvais rendement de l’ensemble « électrolyse + compresseur + PAC  » , l’ Ademe donne 22% c’est à dire que pour 5kWh d’ EnR restitue 1,5kWh alors que l’ensemble batterie Li Ion restitue 4,5kWh . Dans une période où nous devons réduire notre consommation d’ énergie de 40% je pense que le choix n’est pas discutable .
    Autre argument , que l’Islande n’a pas pris en comte et qui peut expliquer l’échec de son plan H2 , voiture diesel 22000€, El Li Ion 30000€, El H2 70000€ . Combien de français ont la capacité de mettre 70000€ pour leur voiture
    Dernier argument : au cour de la dernière année 4 stations H2 ont explosées ( 1 Norvège , 2 USA , 1 Corée Sud )!


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