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Aider les industriels de la mécanique en France au passage à l’hydrogène

Posté le par Nicolas LOUIS dans Énergie

Avec le projet HyMEET, le Cetim (Centre technique des industries mécaniques) a pour objectif d'accompagner la filière mécanicienne française à la maîtrise technologique des changements qu’impose l’utilisation de l’hydrogène. Un nouveau centre d’ingénierie et d’essais sera construit dans les Pays de la Loire.

Électrolyseurs, pompes, tuyaux, compresseurs, détendeurs, réservoirs… de nombreux équipements sont concernés par la fabrication, le transport, le stockage et l’utilisation de l’hydrogène, dont les volumes sont amenés à fortement augmenter à la faveur de la transition énergétique pour décarboner l’économie. À la demande de la filière mécanicienne française, le Cetim (Centre technique des industries mécaniques) lance le projet HyMEET (Hydrogen Material and Equipement Engineering and Testing Center) afin d’accompagner les industriels de ce secteur à la maîtrise technologique des changements qu’impose l’utilisation de l’hydrogène.

« Le Cetim représente de très nombreux industriels mécaniciens, notamment ceux présents dans la motorisation automobile, explique Christophe Champenois, directeur du projet HyMEET. Dans ce secteur par exemple, le passage aux véhicules électriques est susceptible de faire disparaître des métiers. L’idée du projet est née des risques vécus et anticipés par la filière qui souhaite passer d’un risque à une opportunité et réinventer ses métiers. Un déclic s’est également produit et a favorisé le lancement de ce projet lorsque Airbus a annoncé vouloir mettre en service le premier avion commercial à hydrogène en 2035. Il s’agit là d’une véritable rupture technologique, dans un temps très court, qui demande de transférer une technologie utilisée dans le spatial vers un avion civil. »

Les objectifs du projet HyMEET sont d’aider à mieux comprendre et à caractériser la molécule d’hydrogène, ses usages, ses risques ainsi que les normes associées et les réglementations en vigueur en fonction des différentes applications de ce gaz. Deux formes principales d’utilisation de l’hydrogène sont envisagées, la première sous la forme gazeuse grâce à sa compression à environ 700 bar afin d’atteindre des capacités suffisantes d’emport. La deuxième, sous la forme cryogénique, à -253 degrés, pour obtenir une densité énergétique encore plus importante pour un volume donné.

Faire monter en compétences les équipes et acheter de nouveaux équipements

Une première enveloppe budgétaire de 11 millions d’euros a déjà été actée pour mettre en œuvre ce projet, et une deuxième tranche de 14 millions devrait être votée en avril. Dans un premier temps, ces montants doivent bénéficier à plusieurs laboratoires situés à Nantes et sa périphérie, notamment celui sur les essais mécaniques des matériaux métalliques et des surfaces, un autre sur les matériaux composites et polymères et un dernier spécialisé sur la fonction d’étanchéité. Il est par exemple prévu de faire monter en compétences les équipes en place, mais aussi d’acquérir de nouveaux équipements pour réaliser, entre autres, des essais de fatigue, de fluage(1) ainsi que des essais physico-chimiques de matériaux.

Le Cetim va également construire un centre d’ingénierie et d’essais capable d’appréhender les matériaux classiques, les alliages métalliques, les matériaux polymères, les composites, voire les céramiques si nécessaire. L’idée étant de parvenir à les caractériser lorsqu’ils sont utilisés dans des environnements complexes à base d’hydrogène gazeux ou cryogénique, et de créer des bases de données pour concevoir des produits compatibles en termes de performance et de durée de vie. Ce centre devrait être situé dans la périphérie de Nantes ou à La Roche-sur-Yon, sur un ancien site de Michelin.

« Notre ambition est qu’il devienne un véritable centre de référence européen, poursuit Christophe Champenois. Le Cetim a déjà une expérience de l’hydrogène, puisque nous avons déjà travaillé sur ce sujet avec l’industrie spatiale, notamment autour d’Ariane. Notre volonté à présent est d’apporter des solutions d’industrialisation et d’optimisation permettant à ce vecteur énergétique de répondre aux enjeux de la décarbonation de la mobilité et de l’industrie. »


(1) La déformation d’un matériau induite pendant le maintien constant de la température et de la contrainte

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