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L’analyse de données satellites montre que la forêt Amazonienne se fragilise dangereusement

Posté le par Arnaud Moign dans Environnement

La résilience d’une forêt est sa capacité de récupération après un incendie, une période de sécheresse ou d’autres types de perturbations. D’après une analyse statistique avancée de données satellitaires, la résilience de la forêt Amazonienne serait en diminution depuis le début des années 2000. Une preuve de plus de sa vulnérabilité.

La forêt Amazonienne est considérée comme un élément de basculement potentiel dans le système climatique de la Terre. Elle abrite une biodiversité unique, influence fortement les précipitations de toute l’Amérique du Sud et stocke d’énormes quantités de carbone, ce qui en fait un élément central de notre planète.

Des projections qui varient selon les modèles

Les simulations concernant les changements qui toucheront la forêt amazonienne dans le futur varient d’un modèle à l’autre. Alors que les premières études ont montré que la forêt amazonienne pourrait connaître un fort dépérissement d’ici la fin du XXIe siècle, d’autres études montrent une plus grande variété de résultats.

Compte tenu des fortes incertitudes de ces projections modélisées, une équipe de chercheurs britannique¹ a préféré s’appuyer sur l’analyse de données d’observation afin d’y déceler des signes de perte de résilience en Amazonie.

L’analyse de jeux de données satellitaires révèle un ralentissement critique

L’étude publiée en open access dans le journal Nature, a été réalisée dans le cadre du programme européen H2020 « Tipping Points in the Earth System » (TiPES) auquel l’université d’Exeter participe.

Grâce à une analyse statistique avancée des données satellitaires relatives aux changements de la biomasse végétale, elle a ainsi révélé un ralentissement critique, qui peut être considéré comme un affaiblissement des forces de restauration de la forêt Amazonienne.

Dans un communiqué de presse, Chris Boulton du Global Systems Institute explique : « Des études précédentes, basées sur des simulations informatiques, indiquaient que de grandes parties de l’Amazonie peuvent être engagées dans un processus de dépérissement avant de montrer un fort changement dans l’état moyen. Notre analyse observationnelle montre maintenant que dans de nombreuses zones, la déstabilisation semble en effet déjà en cours. »

Par ailleurs, afin de déterminer les causes de cette perte de résilience, les scientifiques ont mis les résultats en relation avec les précipitations sur une zone donnée, affectée par trois épisodes de sécheresse significatifs (2005, 2010, 2015).

Sans surprise, les zones plus sèches apparaissent comme plus à risque que les zones plus humides. Par ailleurs, les zones forestières à proximité des routes et des terres exploitées par l’homme sont d’autant plus menacées.

La transformation de l’Amazonie en savane pourrait arriver vite. Malheureusement quand le basculement lui-même sera observable, les choses seront probablement irréversibles.


¹ Potsdam Institute For Climate Impact Research et University of Exeter’s Global Systems Institute

Pour aller plus loin

Posté le par Arnaud Moign


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