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Véhicule, fin de vie

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Les véhicules en fin de vie, une mine urbaine

Posté le par Camille PASCHAL dans Matériaux

Près de 35 % des véhicules hors d’usage (VHU) se retrouvent encore dans la nature. Pour les mettre en valeur, le gouvernement renforce la législation. Un moyen de valoriser ces objets qui contiennent de nombreux matériaux recyclables : plastiques, métaux, pièces détachées…

Chaque année en France, près de 1,4 million de véhicules hors d’usage (VHU) sont traités, alors même que 2,5 millions de voitures neuves sont mises sur le marché. À l’échelle de l’Europe, on compte 6 millions de VHU par an, dont seulement 19 % sont recyclés, les autres finissants en décharge ou incinérés.

Les VHU sont considérés comme des déchets dangereux, tant qu’ils n’ont pas subi une dépollution. Ils sont principalement composés de métaux et de différents types de plastiques (polypropylène, polyéthylène, ABS), mais aussi de nombreux fluides polluants tels que les huiles de moteurs, les boîtes de vitesse et les liquides de freins, ainsi que des matières organiques non recyclables.

Lorsqu’un véhicule en fin de vie arrive dans un centre de traitement, il est d’abord dépollué : les huiles, filtres à huile, à gasoil et/ou essence, liquides de frein, liquides de refroidissement et de lave-glace, batterie au plomb, fluides de climatisation, pneumatiques, réservoir GPL sont extraits. Une fois retirés, ils sont stockés puis traités de manière à éviter les risques pour l’environnement et la santé. C’est à la fin de cette phase que le VHU est considéré comme non dangereux. Il est ensuite démonté pour en récupérer certaines pièces qui seront revendues sur le marché de l’occasion. Il est ainsi possible de collecter entre 20 et 30 pièces en fonction du type de véhicule. Les pneus sont principalement incinérés ou traités par des entreprises à l’instar de BlackCycle afin d’en récupérer la matière. Les autres matériaux comme les câbles, les boîtiers électroniques, le plastique des pare-chocs seront envoyés vers des filières de recyclage. La carcasse, c’est-à-dire ce qui n’a pas été valorisé, est ensuite broyée. Des broyats sont extraits des métaux et des plastiques qui seront massifiés et revendus par des entreprises de recyclage.

Un secteur très réglementé

En 2000, la directive européenne 2000/53/CE sur les VHU fixait un taux minimum de 85 % de réutilisation et de recyclage en masse des VHU et de 95 % pour la réutilisation et la valorisation, y compris énergétique. Elle interdisait également l’utilisation de substances dangereuses lors de la fabrication de nouveaux véhicules (comme le plomb, le mercure, le cadmium et le chrome hexavalent), sauf dans le cas où il n’existait pas d’alternatives. En 2021, la Commission européenne a lancé une étude de faisabilité sur le devenir des VHU dont les résultats paraîtront au printemps. Mais selon l’Ademe, le taux de réutilisation et de valorisation actuel des VHU est d’environ 80 %, encore loin des 95 % fixés.

En 2020, dans le cadre de la loi Agec (anti-gaspillage pour une économie circulaire), de nouvelles filières REP (responsabilité élargie du producteur) sont créées avec l’agrément d’éco-organismes. Ainsi, à partir du 1er janvier 2024, chaque centre VHU agréé devra nouer un contrat avec un éco-organisme ou un système individuel mis en place par les constructeurs pour pouvoir continuer son activité de traitement et de recyclage des VHU.

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Posté le par Camille PASCHAL


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