Installée à Tillières-sur-Avre, l’entreprise Synova, filiale de TotalEnergies, produit chaque année jusqu’à 45 000 tonnes de polypropylène recyclé à destination, en grande majorité, de l’industrie automobile.
Depuis 2001, l’entreprise Synova, basée à Tillières-sur-Avre (Eure) recycle mécaniquement du polypropylène. En 2019, elle est rachetée par TotalEnergies qui investit 12 millions d’euros pour augmenter les capacités de 25 000 tonnes annuelles à 45 000 tonnes de PP recyclé.
Les matières premières sont achetées auprès d’une cinquantaine de fournisseurs. Ce PP arrive lavé, broyé ou densifié dans des big-bags, par la deuxième unité de Synova à Nœux-les-Mines (Pas-de-Calais), uniquement consacrée au broyage, au lavage et au stockage ou par des partenaires. Les déchets proviennent de véhicules hors d’usage (VHU), d’emballages, de déchets ménagers ou encore de textiles qui sont agglomérés par des collaborateurs. Après la caractérisation de la matière pour en connaître toutes les propriétés, le contenu des big-bags est homogénéisé dans des silos mélangeurs. Les paillettes de plastiques sont ensuite entreposées. Le site à une capacité de stockage de 1 200 t à 1 600 t. L’unité fonctionne à flux tendu et entrepose de quoi avoir six semaines de production d’avance. Le reste des déchets est stocké chez des partenaires.
Vient ensuite l’étape de formulation. Pour répondre aux attentes de ses clients, Synova mélange les différents batchs afin d’obtenir les propriétés désirées. Ainsi une formulation peut nécessiter jusqu’à 20 à 23 big-bags. Elles sont réalisées dans près de 12 silos. Une fois la recette développée, les déchets sont extrudés dans cinq extrudeuses, quatre à bi-vis et une à monovis en fonction de l’application. Les granulés de PP sont livrés en octabin, en big-bag ou en vrac.
Servir le marché automobile
95 % des granulés produits par Synova sur son site normand sont vendus pour des applications automobiles. Le reste se retrouvera dans des infrastructures ou des emballages. Les débouchés dans l’automobile de l’entreprise devraient être renforcés par la mise en place prochaine du règlement européen sur les VHU. Dans ce texte, la Commission européenne propose une incorporation obligatoire de 25 % de recyclé dans les véhicules neufs, six ans après l’entrée en vigueur du règlement. Si les constructeurs utilisent le plastique recyclé depuis plus d’une trentaine d’années, ils se contentaient d’en ajouter dans les pièces invisibles : protections de soubassement, supports de tableau de bord ou caches moteurs. Mais les volumes incorporés tendent à croître. Ainsi Renault est passé de 5 % de recyclé en 1998 contre 17 % en 2017. En 2024, les véhicules du groupe avaient en moyenne un pourcentage de recyclé de 19 %, soit près de 40 kg par voiture. Un changement de mentalité s’opère également. Si le plastique recyclé était auparavant caché, les constructeurs souhaitent aujourd’hui le montrer davantage, voire en faire un atout marketing, aussi poussés par les contraintes réglementaires.
Toutefois, certains obstacles perturbent encore l’intégration de plastique recyclé, notamment dans les pièces les plus sensibles. La résistance aux contraintes mécaniques des composants en recyclés demeure moins bonne que celles en vierge. Les irrégularités présentes dans le plastique recyclé rendent plus difficile l’accroche de la peinture et des vernis et favorisent le vieillissement des pièces. La couleur et la texture, tout comme les odeurs et les émissions de composés organiques volatils (COV) sont encore à travailler.









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