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Décryptage

Les énergies renouvelables ont rendez-vous avec le gaz naturel

Posté le par La rédaction dans Environnement

Plusieurs géants de l’énergie viennent de constituer une alliance afin de favoriser une approche synergique entre les énergies renouvelables et le gaz naturel.

Baptisée « The Energy Partnership, The European Coalition for Renewable Energy and Gas », l’initiative bénéficie du soutien du commissaire européen à l’énergie Günther Oettinger. Les fondateurs de l’alliance sont cinq poids-lourds de l’énergie: l’allemand Alpine Energie, l’EDF danois DONG Energy,  les américains First Solar et General Electric, ainsi que l’anglo-hollandais Shell.

Créer des règles de marché favorables

Ces entreprises se sont engagées à travailler ensemble pour fournir des solutions concrètes et favoriser la prise de conscience sur la nécessité d’adopter une politique énergétique intégrée en Europe à l’horizon 2030 et au-delà. L’objectif est que les règles du marché de l’énergie soient favorables à l’émergence de synergies entre les énergies renouvelables et le gaz naturel.
 
« Ce partenariat entre les énergies renouvelables et le gaz est une toute nouvelle approche pour unir les forces de l’industrie » a affirmé Jan Ingwersen, vice-président de DONG Energy, à l’occasion du lancement officiel de l’initiative en présence de Günther Oettinger. Cette dynamique de convergence est « essentielle pour que l’Europe puisse atteindre ses objectifs de réduction des émissions de CO2 à horizon 2050 » souligne l’expert danois. « Les renouvelables et le gaz constituent un couple fort, ensemble elles peuvent délivrer une énergie fiable, bas-carbone et bon marché que l’Europe appelle de ses vœux ».

L’éolien et le solaire ont besoin d’être assistés

L’éolien et le solaire photovoltaïque sont des énergies à très fort potentiel mais qui sont fluctuantes. Les nuits sans vent, la production éolienne et solaire est nulle. Des systèmes d’appoint sont donc nécessaires. Les centrales au gaz naturel sont peu polluantes et elles émettent bien moins de CO2 que les centrales au charbon ou au fioul. Il est possible de les construire très rapidement là où elles sont nécessaires pour le réseau électrique. Elles constituent donc une option particulièrement appréciée.
 
« Combiner les énergies variables et la flexibilité du gaz est une clé pour le futur bas-carbone de l’Europe », estime Stephan Reimelt, directeur de GE Energy Allemagne. « Il est évident que les renouvelables et le gaz offrent le chemin le plus économique, le plus fiable et le plus durable pour la sécurité énergétique de l’Europe » estime l’expert.

S’unir pour éviter un retour du charbon

La spectaculaire montée en puissance du gaz de schiste aux USA ces dernières années a fait reculer massivement la consommation de charbon, contribuant à améliorer le bilan CO2 des USA. Aucun pays au monde n’a connu une baisse aussi importante de ses émissions ces dernières années.
 
Mais, par un jeu de domino, cela conduit à une arrivée de charbon américain à prix réduit sur le marché européen, moins coûteux que le gaz dont le prix sur le marché européen est indexé à celui du pétrole. Ce retour du charbon en Europe est très mauvais pour l’Union européenne qui souhaite s’ériger en modèle sur le plan climatique. Les industriels sont conscients de cette dérive et cherchent à favoriser la mise en place d’un cadre réglementaire permettant que  les investissements soient dirigés préférentiellement vers les centrales à gaz.
 
Quand une centrale à gaz assiste l’éolien, elle produit moins d’électricité que quand les éoliennes sont absentes. Son facteur de capacité baisse, et elle est donc moins rentable.  Or, en l’absence d’un super-réseau électrique pan-européen (SuperGrid) permettant de mutualiser les capacités hydro modulables et de tirer profit de la complémentarité de l’éolien et du solaire, les centrales thermiques sont à ce stade indispensables en complément aux énergies variables. La mise en place de lignes à haute tension se heurte aux résistances locales pour des raisons paysagères. Et dans le cadre réglementaire actuel, les investisseurs ne sont pas incités à investir dans les centrales à gaz.
 
« Le temps est venu d’une approche systémique pour la politique énergétique européenne », affirme Jörg Gmeinbauer, Directeur d’Alpine Energie. « Nous avons besoin de politiques intégrées, des réformes du marché, des investissements dans la production, la transmission et les infrastructures si nous voulons atteindre les objectifs de l’Europe. Nous avons formé l’Energy Partnership car ensemble nous pouvons offrir un chemin pragmatique basé sur la synergie entre les renouvelables et le gaz ».

General Electric a mis au point une technologie de centrales à gaz baptisée « FlexEfficiency » et permettant une variation très rapide de la puissance délivrée. Cela permet de faire face aux fluctuations également rapides des énergies renouvelables variables. En décembre 2011, EDF a noué un partenariat avec GE à propos du déploiement de cette technologie en France.

Par Olivier Daniélo, journaliste scientifique

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