Gérer et agir, c'est prendre des risques. Si les risques n'existaient pas, il n'y aurait ni succès, ni échec. Il n'y aurait pas d'action et les objectifs des organisations, publiques ou privées, ne seraient pas atteints ! Risque et opportunité sont d'ailleurs identiques. Le même symbole chinois signifie risque et opportunité. Le premier est craint, le second est recherché, mais ce ne sont que les deux catégories des conséquences inéluctables d'un futur incertain.
Agir, ce n'est pas prendre n'importe quels risques. C'est prendre consciemment des risques mesurés et maîtrisés. Gérer ses risques, c'est savoir les identifier, les quantifier, les réduire de façon économique, puis éventuellement financer leur gravité résiduelle.
Toute organisation (entreprise, collectivité, association) a des objectifs et des obligations. Les premiers sont fixés et attendus par ses actionnaires, clients, membres. Les secondes le sont par la société et s'expriment par l'expression des besoins des citoyens, la loi et la responsabilité pénale qui découle de cette dernière.
La Gestion globale des risques (GGR) fournit une réponse globale et cohérente à ces deux préoccupations, car gérer ses risques, c'est savoir identifier, quantifier et maîtriser les évènements susceptibles d'avoir des impacts négatifs sur ces deux catégories d'enjeux.
Toutes les fonctions de l'organisation sont des sources de risques. Ces risques affectent tout ou partie des ressources humaines, matérielles ou financières de l'organisation. Ils naissent du caractère aléatoire des facteurs internes et externes qui régissent la vie de l'organisation.
La GGR se définit donc comme une démarche transversale reposant sur la recherche systématique de la variance de ces facteurs. Ainsi, naît une méthode stochastique de management, qui refuse de ne considérer que la valeur moyenne des facteurs de prise de décision, mais essaye d'envisager les variations possibles de ces facteurs, en termes d'intensité et de probabilité.
Un exemple simple illustre cette définition quelque peu théorique ; la réussite d'un investissement industriel dépend de nombreux facteurs :
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coût de recherche et développement ;
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résultats des essais ;
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marché potentiel ;
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prix de revient du produit ;
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disponibilité des installations industrielles ;
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concurrence ;
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fluctuation des indicateurs économiques ;
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réglementation, etc.
Chacun de ces facteurs est une grandeur aléatoire qui se définit par sa moyenne et sa variance. Ne raisonner que sur les moyennes est une hérésie mathématique et une faute de gestion : la tête dans le réfrigérateur et les pieds dans le four, en moyenne on se sent bien !
La GGR est une démarche d'analyse de ces facteurs, puis de leur synthèse, permettant d'éclairer le décideur sur les conséquences de ses décisions. La mise en œuvre de moyens de réduction des fluctuations ou de leurs conséquences permet ensuite de réduire la fourchette d'incertitude sur le résultat final.
Nous parlons ici d'organisations, et non plus seulement d'entreprises, car la GGR concerne aussi les associations ou les collectivités publiques.