L’installation d’une nature en ville est un objectif de plus en plus affiché par les municipalités et les citadins sont également de plus en plus demandeurs d’un autre cadre habité. Par ailleurs, les scientifiques montrent tous les avantages de développer une végétalisation de la ville : les services rendus sont nombreux et la ville ne semblerait vivable que grâce à la présence de végétaux qui apportent non seulement ambiance et ressourcement mais aussi toute une palette de régulation, comme le rafraîchissement de l’air ou la gestion des eaux pluviales. L’impact positif sur la santé humaine est également maintenant clairement démontré. Tous ces arguments militent pour le développement d’une nature en ville même si certains concepteurs et décideurs freinent cet engouement et si nombre de citadins reste dans des volontés de propreté pas toujours conciliable avec une végétation trop présente.
Mais aujourd’hui l’idée est de développer une biodiversité fonctionnelle, c’est-à-dire un ensemble d’espèces qui ont des relations entre elles. La diversité biologique est un atout de résilience et la prise en compte des processus écologiques permet de donner une certaine forme de stabilité à l’ensemble. Il s’agit donc de se rapprocher du fonctionnement des écosystèmes, soit en les protégeant au mieux dans un nouveau contexte urbain, soit d’en recréer de nouveaux qui accueillent espèces horticoles et espèces locales. L’objectif est non seulement de protéger une biodiversité locale, de viser une durabilité du système mais aussi d’intégrer plus pleinement la ville dans une écologie régionale.
Cette perspective implique une autre approche de la nature en ville qui, jusqu’à maintenant, a surtout été l’objet d’un paysagisme où l’esthétique primait, ou bien l’objet d’un choix d’espèce lié à un service attendu (rafraîchissement par exemple). Elle interroge non seulement les plantations et la conduite des parcs et jardins, mais aussi l’architecture (quelle végétalisation pour les bâtiments ?) et l’urbanisme (quelle organisation du bâti et du non-bâti ?).
De nouvelles stratégies de conception et de construction, et de nouvelles recherches sur les « néo-écosystèmes » sont en cours pour concrétiser ces objectifs, mais déjà plusieurs expériences menées par les collectivités permettent de s’engager non plus seulement dans un meilleur verdissement de la ville mais vers une intégration de la biodiversité et des processus écologiques qui la sous-tendent (dispersion des espèces par exemple).