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Interview

Nous Sommes Demain : le collectif qui veut transformer l’économie

Posté le par Matthieu Combe dans Entreprises et marchés

Le collectif Nous Sommes Demain développe 5 propositions et des outils pour impulser la transformation sociale et écologique des entreprises. Entretien avec Caroline Neyron, déléguée Générale du Mouvement des entrepreneurs sociaux qui coordonne ce collectif.

Le collectif Nous Sommes Demain a été initié il y a deux ans par Mouves, le Mouvement des entrepreneurs sociaux. Il impulse une dynamique au carrefour de l’économie sociale et solidaire et des entreprises classiques engagées pour la transition sociale et écologique. Dans la lignée de la loi PACTE, il propose à l’ensemble des acteurs de promouvoir une vision commune de l’économie de demain. Le collectif lance désormais sa plateforme noussommesdemain.com pour porter ses propositions. Caroline Neyron, déléguée générale du Mouvement des entrepreneurs sociaux et porte-parole du collectif, répond à nos questions.

Techniques de l’Ingénieur : Le collectif Nous Sommes Demain prône une transformation sociale et écologique des entreprises. Autour de quelles valeurs ?

Caroline Neyron : Nous avons identifié 4 piliers indissociables qui permettent à une entreprise de transformer son modèle pour avoir à cœur les enjeux sociaux et écologiques. Il s’agit de l’impact social, de l’impact environnemental, du partage du pouvoir et du partage des richesses. Dans ces 4 piliers, nous avons développé 17 indicateurs clés à destination de n’importe quelle entreprise, quelle que soit sa taille, son secteur, son statut et son territoire.

Autour de ces 17 indicateurs, nous avons créé un outil concret pour les entreprises : l’impact score. Il les aide à s’évaluer et à prendre le chemin de cette transformation. Le référentiel concerne par exemple l’empreinte carbone, la place des parties prenantes et des salariés dans la gouvernance, ou la répartition des bénéfices entre salariés et actionnaires. Il s’intéresse au pourcentage de budget attribué à une mission d’utilité sociale et environnementale, aux échelles de rémunération ou encore au pourcentage de fournisseurs locaux et labellisés.

Chaque indicateur propose une mesure minimale, intermédiaire et maximale. Les entreprises s’engagent à améliorer leurs modèles pour respecter a minima les engagements minimum de tous les indicateurs.

Qui sont les membres de votre collectif ?

Notre collectif comprend des réseaux d’entreprises sociales et solidaires, de la Bio, du Commerce équitable, mais aussi plusieurs réseaux d’entreprises engagées comme le CJD, Entrepreneurs d’Avenir, 1% pour la planète, la communauté des entreprises à mission, Réseau entreprendre, Start-up du territoire, etc. Au total, nous sommes un collectif de 25 réseaux d’entreprises qui regroupent près de 400 000 entreprises. Chaque réseau propose à ses adhérents de participer aux groupes de travail et de mettre en application l’impact score. Nous menons actuellement un bêta-test de l’impact score auprès de 4 000 entreprises jusqu’en septembre. L’enjeu sera alors de le généraliser à l’ensemble des entreprises et de le promouvoir pour qu’il soit généralisé au maximum d’entreprises dans nos réseaux et bien au-delà.

Quelles différences y a-t-il entre l’impact score et les normes et labels de RSE ?

Nous avons travaillé à partir des labels Lucie, la certification B Corp, le label RSEi, etc. Certains aspects se recoupent avec les normes et les labels, mais nous avons défini des éléments structurants qui peuvent être adaptés à l’ensemble des entreprises, à une boulangerie locale, à une entreprise du CAC40. C’est un pas de côté par rapport aux logiques de normes et de labels spécifiques pour faire ressortir les éléments les plus structurants de base qui permettent de faire évoluer son modèle, pour plus de lisibilité des salariés, consommateurs, etc. et encourager à se tourner vers les labels.

Quels messages portez-vous à destination des décideurs politiques et économiques ?

L’année dernière, nous avons mis en place les premières Universités d’été de l’économie de demain au lendemain des Universités d’été du MEDEF. Il en est ressorti 5 propositions de plaidoyer à partir desquelles nous retravaillons en ce moment pour mettre au point un plan complet de relance par la transformation sociale et écologique. Il sera présenté aux décideurs publics en juillet prochain. Il sera ensuite débattu fin août aux prochaines universités d’été avec notamment Bruno Lemaire, Agnès Pannier-Runacher, Cédric O, Muriel Pénicaud et Marlène Schiappa.

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Posté le par Matthieu Combe


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