Face à une concurrence toujours plus forte sur le marché automobile mondial, la réduction des coûts et des délais de conception est devenue un axe majeur de développement chez les constructeurs. Afin de maintenir un haut niveau de qualité et de robustesse tout en assurant l’amélioration par l’innovation du style et de la technologie, les industries automobiles introduisent régulièrement de nouveaux moyens de production et de nouvelles nuances de tôles pour atteindre les objectifs de faisabilité et de productivité requis. La volonté de réduction de la masse des véhicules est devenue non seulement un enjeu compétitif important, mais aussi une contrainte environnementale.
Face à ces besoins, la simulation numérique des procédés de mise en forme est devenue un outil incontournable. Elle permet d’économiser un temps considérable dans la phase amont d’un projet afin de garantir la faisabilité des pièces ou la mise au point d’un procédé de mise en forme innovant. En effet, l’objectif de la simulation est de diminuer le nombre de campagnes expérimentales sur prototypes ou sur éprouvettes, jugées trop longues et trop coûteuses. C’est dans les années 1980 que les industriels commencent à s’y intéresser. Durant les années 1990, les simulations par éléments finis ont considérablement évolué dans le domaine de la mise en forme des tôles métalliques. Les modèles de simulation sont sans cesse améliorés suite à des exigences croissantes de la part des constructeurs automobiles qui veulent recevoir les fruits de leur investissement dans ce domaine. Ils réclament alors des prédictions de plus en plus fines.
La simulation numérique du procédé de sertissage à plat en est un bon exemple. C’est vers 1986 que l’on commence à s’intéresser à la simulation de ce procédé par éléments finis, l’objectif étant d’améliorer la qualité finale des pièces [1]. Le procédé de sertissage est décrit dans l’article « Sertissage à plat pour la carrosserie automobile : procédé » [BM 7 865]. L’amélioration des modèles de calcul de sertissage s’inscrit alors dans une politique de qualité afin de prévoir le dimensionnement exact des pièces.
Cet article permet d’appréhender le sertissage à plat par sa modélisation numérique. La première partie aborde la modélisation physique du comportement des tôles et du frottement avec les outils de sertissage en vue d’intégrer ces lois dans la simulation numérique du procédé. Le deuxième paragraphe présente les modèles de simulation par éléments finis utilisés classiquement. Il permet d’illustrer sur quelques nuances la robustesse des modèles numériques utilisés : modèles de calcul par éléments finis, lois de comportement et modèle de frottement.