Généralement, les conditions de coupe sont déterminées à partir d'informations initiales (catalogues, abaques, formules génériques), sans prendre en compte la dynamique réelle du système outil-pièce-machine utilisé. Ainsi, au sein des entreprises, le programmeur choisit de façon générique la vitesse de rotation et l'avance à la dent en fonction de son estimation des capacités de l'outil et de la machine. Ensuite, le metteur au point affine les paramètres de l'usinage lors du premier usinage, en se basant sur son observation visuelle, sonore, le respect ou non des tolérances, de la dégradation constatée de l'outil, etc.
Même la méthode de référence pour déterminer les conditions de coupe d'un outil, c'est-à-dire la norme du couple outil-matière (NF E66-520), préconise de mettre en œuvre un système de mesure de vibration lors des essais, mais considère les vibrations d'usinage comme un phénomène perturbateur à éviter. Elle fait ainsi complètement abstraction des caractéristiques dynamiques du système usinant (en préconisant d'utiliser des machines et des outils suffisamment rigides pour éviter les vibrations).
Face aux défis auxquels doit faire face l'usinage tels que l'augmentation de la productivité et le renouvellement des générations, il est grand temps d'utiliser des démarches scientifiques plutôt que l'intuition et le tâtonnement pour déterminer des paramètres de coupe sans vibration.
Il existe actuellement des méthodes et des solutions applicables au pied de la machine pour identifier l’origine du problème vibratoire et même déterminer à l'avance certains paramètres de coupe pour éviter les vibrations, et ce dans chaque contexte.
Plus d'un siècle après l'ouvrage fondateur de Taylor sur l'art de la coupe, et alors que 80 % des annonces publicitaires des fabricants d'outils et de machines vantent les qualités antivibratoires de leurs produits, il est urgent pour l'usineur de s'emparer des méthodes qui existent et de maîtriser les vibrations.
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